Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)

GEREVICH, LADISLAS: Le maître des reliefs en marbre du roi Mathias et de sa femme Béatrice

portraits et médailles de Mathias et de Béatrice, desquels c'est l'oeuvre de Gian Cristoforo Romano qui arriva en Hongrie à titre de don. C'est cette supposition qui se trouve étayée par les rapports historiques et la concordance des dates. A Ferrare il n'y a en qu'un seul sculpteur plus important — «... a Ferrara mancavano scultori .. . » 32 Ce sculpteur unique suit la jeune fiancée à Milan et y devient le premier artiste de la cour. Uladislas, après avoir été couronné, commence des négociations secrètes sur son mariage avec Bianca Maria Sforza. L'atmosphère familiale corrompue et l'affaire d'Uladislas et de Béatrice excluent ce don après le printemps 1490, qui, venu soit de la part de Milan, soit de la part de Ferrare, devint bientôt inactuel. Ce fait infirme l'opinion selon laquelle le maître des reliefs de Budapest serait un autre membre de l'école de sculpture de Pavie dirigée par Amadeo, étant donné que ce type ne s'est formé à Pavie qu'après la date précitée. Dans le fond, après les frè­res Mantegazza et Amadeo c'est de plus en plus l'influence de Gian Cristoforo Romano qu'on soupçonne dans la sculpture milanaise. Le point de départ est fourni par la transformation vers 1490 du style de la sculpture milanaise. La correspondance entre les dates a permis à Pope Henessy de faire remonter ce style à l'entrée en scène de Gian Cristoforo Romano, l'élève romain d'Andréa Bregno: «... courtly neo­classical style of carving, which made systematic use of decorative motifs from im­perial art. . . . Gian Cristoforo Romano's style exercised its spell both on Amadeo, in the reliefs on the Area of S. Lanfranco, and Benedetto Brioseo, in the reliefs beside the entrance to the church. » 33 Les figures élancées, élégantes et nerveuses de Brioseo, la manière de représenter les masses et les déformations indiquent l'entremise de la peinture ferraraise, et sa structure claire et nette rappelle le romanisme de Gian Cris­toforo. Tout ceci n'a rien de particulier, vu qu'il travaillait aussi sous la direction de Gian Cristoforo (fig. 21—22). Les portraits de Lodovico il Moro et de Béatrice d'Esté figurant sur le monument funéraire exécuté par Cristoforo Solario, mettent en valeur les mêmes qualités exquises du modelage mou que nous avons admirées aussi dans les oeuvres de Romano. D'après ceci c'est à bon droit que nous supposons que les reliefs de Mathias et de Béatrice aient appartenu aux premiers monuments d'un nouveau type et d'un nou­veau style, et que ce fut un représentant de ce nouveau style qui les avait exécutés. Par contre nous ne pouvons pas passer sous silence une observation. Le fond vert foncé des deux reliefs est à première vue identique à la pierre verte qui à Pavie fut souvent utilisé comme fond. (La pierre verte plus foncée absolument identique était marquée sur les reliefs du Lavabo dei Monaci comme provenant de Polcerere Valle). C'est encore d'autres attaches intéressantes avec Milan qu'indique le tondo figu­rant le buste de Jules César, sculpté en pierre rose et mis au jour par les fouilles de Budavár, ce qui n'est pas indépendant du problème précité (fig. 23). Quant à son style et sa disposition ce sont les médailles de pierre et les tondos de la façade de la Chartreuse de Pavie qui offrent un point de départ (fig. 24). La façade fut dessiné en 1490 par Giovanni Antonio Amadeo qui a achevé en 1498 les sculptures en colla­boration avec ses collègues. Or, dans la façade furent encastrés aussi les statues et reliefs que les frères Mantegazza et leurs aides avaient exécutés jusqu'en 1473. 34 C'est à cette situation qu'il faut attribuer le fait que sur la façade se sont mêlées les oeuvres des sculpteurs les plus différents : leur séparation au point de vue du style ne 32 V e n t u r i, A. : op. cit. p. 52. 33 Pope-Hennessy, J. : Italian Renaissance Sculpture. London, 1958. pp. 97 — 98. 34 M a 1 a g u z z i - V a 1 e r i, F.: op. cit. p. 174. — S a 1 m i, M.: op. cit. pl. 2.

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