Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Études sur Toulouse-Lautrec

27. Toulouse-Lautrec: Soldat attaquant. Berlin, National-Galerie Ói", dans ce cas— et de tels cas sont peu nombreux - on dirait qu'il n'a pu résis­ter à l'attrait féminin auquel il a, à d'autres occasions, si peu cédé. Le dessin représentant la Sphynge, de même que celui figurant la femme jouant du piano, montrent une femme assez maigre, aux lèvres saillantes, au nez ir­régulier, portant dans ses cheveux relevés un petit ornement. L'artiste marque les bras tendus et le pupitre à musique, le regard de la femme est fixé sur les touches. Alors que le dessin représente la jeune femme de profil, sur le tableau elle détourne un peu le visage, aussi le motif du jeu n'est-il pas achevé, bien qu'il soit indéniable que l'arrière plan marqué sur le dessin est, sur le tableau, le même mais en couleurs. Les épaules très maigres et le long cou, sur le dessin plutôt marqués, obtiennent sur le tableau un accent plus vigoureux. Le peintre n'a pas fait de la personne portraiturée une beauté parisienne, or, ne l'ayant pas déformée en vue de l'experission et n'ayant rendu «rien que la réalité», le dessin ainsi que le tableau de même sujet sont des oeu­vres les plus attrayantes de l'artiste. Dans la littérature sur Lautrec qui nous est accessible, et qui malheureusement est loin d'être complète, nous n'avons pas réussi à découvrir pourquoi le tableau porte ce titre curieux. Sans aucun doute y a-t-il dans le tableau un charme mysté­rieux, on pourrait même dire un charme inhabituel, il y manque le réalisme tra­gique avec lequel le peintre avait d'habitude représenté les femmes. Toutefois, parmi les figures de femmes on retrouve, bien que rarement, des représentations dont la caractéristique est que l'artiste, en peignant les portraits des femmes qui lui étaient proches, se départit de temps à autre de sa manière de les déformer. Missia Natanson, alors la femme de Thadée Natanson, le directeur de la Revue Blanche qui exerçait une grande influence sur la vie intellectuelle du tournant du siècle, appartenait en ces temps-là au cercle d'amis de Lautrec. Elle lui demandait une

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