Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)

NAGY, TIBOR: Le bas-relief d'Épona au Musée des Beaux-Arts

en même temps la nourriture à ses poulains, ou du moins elle marque par ses attri­buts cette activité de donatrice. Dans la série des monuments à Epona représentant le «Reichytypus» il n'y a pas un seul où le geste de potnia ne serait accompagné des attributs de la symbolique de la fécondité; la nourriture répandue sur ses genoux, où les fruits avec ou sans corbeille, la patera, cornu copiât qu'elle tient dans sa main. Une revue sommaire des monuments à Epona suffit de nous convaincre combien sont fréquentes par contre les représentations inverses, lorsque la déesse est munie seulement des attributs de la fécondité et toute indication des gestes de potnia est absente dans la représentation. C'est la figure d'Epona offrant la nourriture qui domine dans les monuments, et là où apparaissent en outre les traits de potnia, ceux-ci sont seulement les accompagnateurs de la fonction de donateur de la déesse. Il est tout à fait clair que — différemment de la figure ancestrale du potnios ou de la potnia 1 héron — ce n'est pas avec des armes ou avec sa force physique ou magique qu'Épona dompte ses animaux, mais c'est avec un riche don de nourriture qu'elle les maîtrise. Sur la fresque du Cirque de Maxence la main de la déesse imposée sur le garrot des chevaux est entourée d'une touffe d'herbe ressemblant à un ruban. Sur la statuette de bronze de Wiltshire Epona effleure la tête du poulain avec un pla­teau rempli de graines, sur le bas-relief cité de Chavillot (Espérandieu 4773) Epona lève sa main droite en triomphatrice, tandis qu'elle pose la patère qu'elle tient dans sa main gauche sur la tête de la jument. Dans le langage de la symbolique antique le A-rai sens des gestes de potnia ne pourrait dans le culte d'Epona guère être exprimé plus clairement: la déesse devient, dans sa fonction de déesse nourrissante de la fé­condité, en même temps la dame des chevaux et des mulets. Sur les plaques et les statues représentant le «Reichstypus», et en partie le type équestre, cet aspect uniformément accentué de hippotrophos est apparenté non seu­lement aux traits les plus importants des figures attribués aux Maires, M at rô­ti ae, vénérées dans la région danubienne et en Rhénanie, 96 mais il se raprroche aussi du rôle de kourotrophôs des divinités-mères grecques. Dans la religion des Cel­tes de l'époque impériale les sphères de pouvoir des Maires, Matronae <J7 vénérées sous de noms différents, ainsi que d'Épona, se sont déjà nettement séparées l'une de l'autre. Alors que les premières exerçaient leur activité dans le cercle de famille, les cellules fondamentales de la société humaine, 98 le pouvoir d'Epona — du moins selon le témoignage des monuments du type dit «Reichytypus» — s'étendait sur une sphère plus restreinte des animaux domestiqués, sur le monde des chevaux et des mulets, tout en assurant leur entretien et leur condition. 99 Certes, il serait osé d'affirmer que dans la fonction de nourricière, des Maires, Matronae, ainsi (pie d'Epona, dans l'essentiel apparentées, c'est la sphère de pou­voir d'une déesse ancestrale de la fécondité qui, dans un temps très reculé, peut­96 T o u t a i n, J.: Les cultes païens dans l'empire. IJI, 2. Paris, 1919. p. 2-13; N a g v, T.: Aquincum vallásos élete (La vie religieuse d'Aquincum). Bud. Tört, I (1942) p. 392; Lamb r e c h t s, P.: A. Cl. 1950. pp. 103 et suiv. aT Le recueil soigné des attributs est dû à H e i c h e 1 h e i m: BE XIV (1930) pp. 22 I 3 et suiv. 98 Selon une donnée relevée par D r e x e 1 , F.: XIV. Ber. d. RGK. 1923. p. 33 c'est à juste titre que l'on peut citer en rapport avec ceci le nom de Matres Junones. 99 Les statuettes en terre cuite de la Rhénanie Inférieure, appartenant au type éque­stre (Ma gn e n — T h e v e n o t, p. 13, pl. 14), deux bas-reliefs de Luxembourg (M a g n e n ­T h e v e n o t : p. 25 et pl. 31, 41 88) et la statue de bois du musée de Saintes (Magne n — Thevenot, pl. 1 7) indiqueraient que dans les régions mentionnées la protection d'Epona s'étendait peut-être aussi à une plus large sphère des animaux, aux petits animaux de «l'arrière-cour» (chien). Forr e r, R.: Rev. Arch. 1927. pp. 99 et suiv., l'a déjà démontré en partant d'une autre considération.

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