Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)
NAGY, TIBOR: Le bas-relief d'Épona au Musée des Beaux-Arts
avec les moyens d'expression légués par l'art ionien archaïque, le dieu-cerf trônant dans une attitude assise frontale tel un Bouddha, 84 encadré des figures antithétiques d'un cerf et d'un sanglier vus de profil. 85 En suivant la composition évoluant dans le temps et dans l'espace et présentant de riches variations, nous arrivons finalement à la sphère religieuse des monuments à la déesse-mère de l'Asie Mineure où la représentation en relief de la figure de la déesse trônant dans une position frontale avait des traditions millénaires. 86 Et quant aux monuments du culte de Cybèle, il convient de reporter l'attention vers le groupe que Conze fut le premier à délimiter 87 et qui plus tard fut traité par J. Keil. 88 Il s'agit d'une version des plaques votives à bas-reliefs des époques classiques tardive et hellénistique (IV e —II e siècle av. n.è.) provenant de l'aire des villes ioniennes de l'Asie Mineure ou de leurs environs, qui représente Cybèle trônant vue de face entre deux figures de dieu, dont l'un plus âgé pourrait être Zeus, et l'autre plus jeune a été décrit à plusieurs reprises comme Hermès. De droite et de gauche sont assis devant la déesse des lions sculptés de profil dans une position antithétique. 89 Nous exposerons à un autre endroit en détails les connexions démontrables entre les représentations de Miter de l'Asie Mineure et les monuments à Cybèle de Rome et d'Ostie, 90 connexions qui permettront de déduire des représentations de Cybèle d'un arrangement similaire de la composition antithétique à angle droit montrant la figure d'Epona trônant. Il suffit de signaler ici les représentations du tympan du temple visibles sur le basrelief de la Villa Medici, 91 et sur le revers d'une monnaie de consécration de Faus84 II est aujourd'hui déjà généralement connu qu'il n'y est ici pas question d'une influence indienne, mais d'une coutume des Celtes, notée déjà par Poseidonios (Strabon, IV, 4, 33) qu'ils s'asseyaient non sur une chaise mais par terre: K 1 i n d t - J e n s e n, O.: Foreign influences, pp. 131 et suiv. ; S j o e s t e d t, M. L.: Gods and Heros of the Celts. London, 1949. pp. 17 - 18; I) u v a 1, M. P.: Les dieux de la Gaule. Paris, 1957. p. 46; D e V r i e s, J.: La religion des Celtes. Paris, 1963. p. 176. C'est à une influence étrangère que pensait encore B o b e r, Ph. P.: AJA 45 (1951) pp. 28 et suiv. 85 Le taureau se tenant dans l'angle gauche supérieur de la plaque appartient, au point de vue de la composition, à la frise supérieure d'animaux regardant vers la droite ou avançant, tandis que par son contenu il est l'un des animaux accompagnant le dieu-cerf. V. l'autel de Reims où devant Cernunnos trônant entre Hermès et Apollon se trouvent sculptées les figures antithétiques d'un taureau et d'un cerf. E s p é r a n d i e u : 3653. Une excellente photographie se trouve chez B ober, Ph. P.: op. cit. p. 35, fig. 13. Nous indiquerons à titre d'analogie lointaine une tombe à incinération de Kreuznach, de la haute époque impériale, dont le mobilier funéraire contenait les statuettes d'une taureau et d'un cerf. Krüger, E.: Germania 23 (1939) pp. 251 et suiv. 86 V. le bas-relief de la déesse-mère gravé dans le rocher au-dessus de Sipylus, sur les rives du Meandros (A k u r g a 1, E.: Die Kunst d. Hethiter. München, 1961. pl. XXIII), qui a été exécuté encore dans l'ère de splendeur de l'empire hittite, au XIV — XIII e siècle. Sur les rapports entre ces bas-reliefs rupestres de l'Asie Mineure et les naiskoi de Cybèle archaïques du type de Kymae (A k u r g a 1, E.: Die Kunst Anatoliens. Berlin, 1961. pp. 240 et suiv., fig. 209) v. S a 1 i s, v.: op. cit. p. 21. Du même avis est H a n e 11: RE XVl (1936) 1589, p. 88. 87 C o n z e, A.: Arch. Zeitung XXXVTTT (1880) pp. 1 et suiv. Suppléments: Arch. Ztg. XXXIX (1881) pp. 59-60. 88 K e i 1, J.: ÖJh. XVIII (1914) pp. 66 et suiv.; Keil, J.: Ö Jb. XXII (1926) Beibl. pp. 258 et suiv. V. encore Arch. Anz. 1930. pp. 450 et suiv. 89 Le spécimen provenant des alentours du sanctuaire de Meter Oreia d'Ephèse fut publié par K e i l, J.: Denkmäler, pp. 66 — 71, fig. 35. La plaque provenant du site de Magnesia sur les rives du Meandros, fut publié en dessin par Conze, A.: Hermes-Kadmilos. A th. Mitt. XTII (1888) p. 203, puis en photographie par Keil, J.: Denkmäler. 67-68 11, fig. 36. 90 Notes sur le culte de Cybèle en Rome (Acta Ant. 1966). 91 Annali dellTstituto 1852. pp. 338 et suiv., et pl. R. S. M a t z, F. - D u h n, F.: Antike Bildwerke, 3512; C a g i a n o deAzevedo, M.: Le antichità di Villa Medici. Roma, 1951. n° 11, pl. 4; Cahiers Archéologiques, 7 (1954) pp. 1 et suiv.