Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
CZOBOR AGNES: La «Sainte Trinité» un tableau de Pietro Novelli il Monrealese au Musée des Beaux-Arts
romain du peintre. 13 A cette supposition, cependant, contredit d'une part le fait que Novelli séjourna à Rome en 1632, lorsque Isabelle Gioeni, figurant dans un des portraits, n'était pas encore la femme de Marcantonio V. Colonna, et d'autre part que dans le catalogue de la Galerie Colonna, rédigée au XVIII e siècle, 14 ces portraits ne figuraient point, ils durent donc passer dans cette collection plus tard. Aucun des tableaux de Novelli ne figurent dans le dit catalogue, ainsi la «Sainte Trinité» de Budapest pas non plus. Où donc furent exécutés les portraits, et où le tableau de la Sainte Trinité? Évidemment à Palerme, et d'abord la «Sainte Trinité» et quelques années plus tard les portraits. Nous avons déjà démontré au moyen de l'analyse du style que la «Sainte Trinité» fut peinte vers 1635, et nous désirons compléter dans ce qui suit les circonstances de sa genèse par quelques données relatives à l'histoire de la famille Colonna. C'est en 1635 que Marcantonio V. Colonna épouse à Palerme Isabelle Gioeni, issue de la famille des Anjou. Il séjournera pendant quelques années — sous le règne du prince Paternô — presque continuellement à Palerme. 15 Selon une source du XVII e siècle, il habite pendant un temps, comme hôte du prince Butera, dans la résidence de celui-ci. 16 Cette donnée est intéressante en premier lieu du fait qu'elle nous renseigne sur l'amitié étroite qui liait le prince Butera à Marcantonio V. Colonna, aussi sait-on que le prince Butera fut l'un des aristocrates palermitains qui avaient commandé des tableaux à Novelli. 17 Agostino Gallo, dans les années 1820, donc peu de temps après que la «Sainte Trinité» de Budapest fut vendue à Paris, déplore que le tableau peint pour le prince Butera était perdu. Deux questions se posent donc à propos de notre tableau. L'une est de savoir si ce tableau n'est pas identique avec celui qui se trouvait autrefois au palais Butera (malheureusement le sujet du tableau n'est pas connu) et dans ce cas il aurait passé à la famille Colonna comme cadeau du prince Butera, ou bien si c'était Marcantonio V. Colonna qui l'avait commandé lui-même à Novelli, après qu'il soit arrivé à Palerme et Novelli comptait pour le plus grand peintre local. Cette supposition est bien plausible, étant donné que plus tard, nous l'avons signalé, Colonna avait commandé à Novelli des portraits: le portrait posthume de Felice Orsini, femme de Marcantonio II, et celui de Marcantonio III Colonna, que le peintre dût exécuter d'après des gravures, ainsi que le portrait de sa propre femme avec son fils Lorenzo Onofrio. Vu que sur ce dernier portrait Lorenzo Onofrio paraît âgé à peu près de quatre ans, et que nous savons qu'il était né en 1637, 18 le double portrait dût être exécuté en 1641, année où Marcantonio V, époux d'Isabelle, fut mis officiellement en possession des propriétés des Gioeni. 10 La Sainte Trinité était l'un des sujets le plus souvent représentés par Novelli. 20 13 M a u c e r i, E. : Pietro Novelli (Il Monrealese). Monatshefte für Kunstwissenschaft II, 1909. pp. 383-384. 11 Catalogo dei quadri e pitture esistenti nel Palazzo deH'Eccma Casa Colonna in Roma. Roma, 1783. 15 M u g n o s, F.: Istoria della augustissima famiglia Colonna. Venezia, 1658. pp. 298-301. 16 Mugnos, F. : op. cit. p. 299. "Gallo, A.: op. cit. p. 29. 18 Sa plaque tombale repr. dans L it t a: Famiglie celebri italiane. Vol. VI, pl. 40. 19 S p u c h e s, San Martino De : Storia dei Feudi in Sicilia. II. Palermo, 1924. p. 421. 20 K n i p p i n g, B. : De iconografie van de Contra-Reformatie in de Nederlanden, II. 1940. pp. 294 — 295), mentionne et reproduit notre tableau comme l'oeuvre de Van Dyck et comme un sujet typique de la Contre-réformation, exemple caractéristique de la représentation de la Sainte Trinité triomphante.