Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)

PIGLER, ANDRE: La mouche peinte: un talisman

domo, vei suspende ad aliquem locum illius. Si habueris adhuc quatuor similes, et in quatuor angulis domus sepeliveris, vel suspender is, aut inter parietes ita ocultaveris, ut a nullo possint auf er ri, longe melius er it. Sed haec repositio debet fieri prima facie Tauri ascendente, sic enim nulla musca ingredietur, nec remanebit. Experimentum vidi, inquit Ptolemaeus, in domo Adebari regis sapientissimi et in magia naturali exercitatissimi. In cuius palatio nec musca erat, nec vermis aliquis nocens, aut molestiam deferens. Quod ut explorarem, ait, produxi ibi muscas vivas, quae ilico interierunt. Hactenus ille. » En ce qui concerne la pierre de bague, mentionnée en premier dans cette instruction, il est aisé de reconnaître que ses ancêtres sont les pierres gravées, les gemmes grecques des V e et IV e siècles, qui représentent avec une certaine signi­fication et destination secrètes, une mouche vue de dos, les ailes écartées. 20 Pareille­ment, la référence à Ptolémée prouve de même que la recette citée pour éloigner les mouches, remonte dans l'essentiel à l'antiquité. C'est cette circonstance qui lui assurait du crédit et un prestige particulier. Elle était dans toutes les mains et passait d'un pays dans l'autre. Ainsi, par exemple, deux dizaines d'années après Mizaldo, l'Anglais Lupton, dans sa compilation, l'a presque littéralement adoptée. 21 C'est par son propre image qu'on peut se défendre contre le parasite. E>ans l'essen­ce c'est d'après une telle conception que la magie naturelle du moyen âge et de la Renaissance a pensé pouvoir chasser la mouche pénétrant partout. Cette croyance est une ancienne analogie du principe fondamental de la thérapie homéopathique, selon lequel similia simAlibus curantur. On a proposé d'enfouir dans la terre ou de suspendre au mur les amulettes représentant rinsecte non seulement dans les maisons d'habitation; cette méthode fut appliquée aussi dans les palais royaux et les bâtiments publics. Selon l'opinion générale la raison de l'absence des mouches dans le Palais de Tolède et le Palais des Doges à Venise était que leurs représentations gravées les tenaient à l'écart. 22 Sans doute, faut-il comprendre sous le Palais de Tolède le palais du Marques de Villena. Ce Don Enrique de Aragon, Marques de Villena, vécut au début du XV e siècle et eut la réputation d'un grand sorcier. 23 Même des villes entières auraient été épargnées de l'invasion des mouches, pour la raison que sur leurs portes étaient fixés des talismans en métal représentant la mouche. C'est cette légende qui s'est répandue, par exemple sur Constantinople, d'où Apollonius de Tyana avait chassé les mouches et les moustiques par leurs simulacres de bronze. 24 La mieux connue de toutes est la légende de Virgile, devenu au moyen âge un gentil mage prêt à aider ; dans celle-ci les oeuvres salutaires de ce grand mage, créées pour Naples, sa ville préférée, jouent un rôle très marqué. De notre point de vue il est assez indifférent si la légende de Virgile le mage est en effet le résumé des croyan­20 V. quelques exemples dans Furtwängler, A. : Die antiken Gemmen. Leipzig—Berlin, 1900. I, pl. IX, 50; X, 53. Collection de Clercq, Tome VII, R i d d e r, A. de: Les bijoux et les pierres gravées, IL partie. Paris, 1911. pl. XXVII, 3354. 21 Cf. Bodenheime r, F. S. : Materiahen zur Geschichte der Entomologie. I. Berlin, 1928. pp. 226 s. 22 Hoffmann Krayer, E. — Bächtold Stäubli, H.: Hand­wörterbuch des deutschen Aberglaubens. IL Berlin — Leipzig, 1929/30. Sp. 1628. Selon une autre version, sous le seuil du palais de Tolède et sous celui du palais de Venise se cachait une statuette de mouche. Cf. B o d i n, J. : De la démonomanie des sorciers (1580); cité ici de l'édition latine. Francfort, 1603. p. 72. 23 Mayer, A. L. : Toledo (Berühmte Kunststätten, 51). Leipzig, 1910. p. 54. 24 Comparetti, D. : Virgilio nel medio evo (1872), ed. G. Pasquali. Firenze, 1955. II, pp. 31 s. S p a r g o, J. W. : Virgil the Necromancer. Cambridge, Mass., 1934. pp. 74, 78, 346 ss. 0(1

Next

/
Thumbnails
Contents