Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)

ENTZ, GÉZA: Un chantier du XIe siecle a Zala vár

clôture d'Aquileia n'est pas si simple à établir. Les divers spécialistes hésitent entre le IX e et le XI e siècle. Toutefois c'est la première moitié du XI e siècle qui paraît vraisemblable tant au point de vue historique qu'artistique. A savoir, c'est alors qu'après l'ère de splendeur qu'elle connut au IV e et V e siècle, Aquileia s'élèvera, sous le gouvernement de l'archevêque Poppo (f 1042), dans son ancienne splendeur. L'archevêque fit agrandir et transformer la cathédrale et le palais. D'après l'inscrip­tion de la grandiose fresque ornant l'abside centrale, l'église reconstruite fut récon­ciliée en 1031. C'est alors que furent sans doute taillée aussi les dalles de clôture richement sculptées. La connexion qui se présente clairement entre celles-ci et la sculpture de Pomposa étaye décidément cette datation. Rivoira situe la clôture d'Aquileia entre 1027 et 1029, Toesca désigne le début du XI e siècle, et Kautzsch doute lui aussi de son origine du IX e siècle et tient pour possible une date plus tar­dive. 45 Donc les sculptures d'Aquileia et de Pomposa durent être exécutées dans les années 1020. La pierre de Somogytúr, apparentée à celles-ci — vu son exécution provinciale •— dût être sculptée vers le milieu du XI e siècle, par un maître formé dans les environs de Venise. Ceci dit, il n'est pas difficile d'établir la source sculpturale des fragments de marbre de Zalavár. Aquileia, Pomposa, Venise, ces centres artistiques importants du début du XI e siècle, déterminent la parure plastique de l'abbaye Bénédictine de Zalavár. Il convient de relever tout d'abord la parenté étroite entre la composition et la natte à large bande médiane des pierres à l'aigle, appartenant, on le suppose, à la clôture du choeur de l'église de Zalavár, et les plaques d'Aquileia, ainsi que les fragments à figures animales de Pomposa, mentionnées. Une analogie encore plus proche est offerte par un autre fragment de Pom posa (fig. 31), dont l'agencement, et les détails se présentent comme une réplique de la pierre à l'aigle de Zalavár. Une version des palmettes et des arbres de vie d'Aquileia, caractéristique de Zalavár, est la palmette où la feuille centrale est absente. La dalle de clôture à entrelacs formant deux cercles renfermant des figures d'animaux, également d'Aquileia, évoque la composition tant de la pierre à la colombe de Zalavár (n° 5) et de la sculpture à personnage, connue par le dessin de Römer, 46 que du couvercle du sarcophage de Saint Etienne de Székesfehérvár. Par contre, le fragment à rinceaux et à feuilles de Zala vár rappelle le décor des encadrements des fenêtres circulaires du parvis de Pompo­sa, de même que les bandes horizontales à bas-reliefs, articulant sa façade. La forme des pieds du lion et de l'aigle des dalles de pavement de Zala vár allègue les griffons de la plaque d'Aquileia et du bas-relief de Somogytúr. La matière du marbre corrobore également la parenté avec l'Italie du Nord. On retrouve la rangée d'astragales des dalles de clôture d'Aquileia sur le couvercle du sarcophage de Saint Etienne, décoré du même motif. Le ruban circulaire avec les rosaces et la palmette à trois feuilles, occupant l'espace triangulaire entre les cercles, sur le grand côté du sarco­phage, apparaissent dans une solution très similaire sur la plaque frontale de la deuxi­ème marche, comptée du bas de l'escalier conduisant au trône du patriarche d'Aquileia. Il convient de signaler encore que l'aigle s'abattant sur le lièvre, ou le lion lacérant un animal, sont présents sous une forme qui est proche des sculptures de Somogytúr et de Zala vár, sur les mosaïques de pavement de l'église Saint Marc de Venise. 47 45 R i V o i r a, G. T. : op. cit. p. 263; Toesca, P. : Storia dell'arte italiana. I. Il medioevo. Torino, 1927. pp. 433, 441 (note n» 15); Kautzsch, R. : Die longobardi­sche Schmuckkunst in Oberitalien. Römisches Jahrbuch für Kunstgeschichte. I, 1941. pp. 23-26. 46 V. la note no 26. 47 La basilica di San Marco. Venezia, 1886. p. 43 (fig. 10 et 12).

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