Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
ENTZ, GÉZA: Un chantier du XIe siecle a Zala vár
Ceci dit il ne subsiste guère de doute que les sculptures de marbre de Zala vár proviennent du même foyer d'art et qu'elles avaient constitué l'ornement du même édifice. Les pierres fixées dans les dessins de Römer, aujourd'hui déjà disparus, s'intègrent également dans l'image ainsi obtenue. Il est à déplorer que ces sculptures d'une bonne qualité soient tellement dispersées, détériorées, ou même complètement détruites. Les vestiges de crépi visibles sur la majorité des fragments connus témoignent du fait que les pierres du château-fort de Zala vár et de l'église abbatiale qu'il abritait, furent aux XVIII e et XIX e siècles en effet démontées et qu'elles furent remployées à Zalavár, à Zalaapáti et ailleurs dans les nouvelles maisons. Les constructions et démolitions, actuellement en cours à Zalavár —• nous l'avons vu — livrent souvent des pièces de grande valeur. Ainsi c'est à juste titre que nous pouvons compter dans le futur sur l'apparition d'autres sculptures encore. Toutefois, les données que nous possédons jusqu'à présent permettent d'en tirer certaines conclusions quant à la destination d'autrefois des sculptures de marbre et par conséquent à l'intérieur et au mobilier original des églises dont ces sculptures constituaient l'ornement. La pierre à l'aigle (n° 2), l'autre fragment (n° 3), ainsi que la plaque représentant un cavalier, connue par le dessin de Römer, étaient sans doute les plaques d'une clôture. Le décor d'entrelacs, les palmettes et la distribution des motifs d'ornement sont les mêmes. Le modelé du cheval rappelle fortement la dalle au lion. 25 La balustrade a probablement clôturé le choeur pour le séparer de la nef, tel qu'on le voit dans nombreuses églises des IX e —XI e siècles de l'Italie du Nord, de la région vénitienne (Venise, San Marco; Torcello, cathédrale; Civate, San Pietro al Monte, etc). C'est également d'une clôture que dût faire partie la pierre à la colombe (n° 5), dont la composition (animaux disposés en cercle) ressemble beaucoup à un fragment connu par le dessin de Romer. 26 La pierre à la colombe est presque aussi épaisse que celle à l'aigle. Les marbres richement ornés, représentent une solution plus modeste; ils remplaçaient les pavements de mosaïque ou incrustés de marbre et servaient sans doute de mettre en relief la via sacra, le chemin conduisant au choeur au milieu de la nef, comme dans l'église San Miniato à Florence (fig. 25). On ne pourrait guère s'imaginer que le pavement entier de l'église fût exécuté de cette manière prétentieuse. Il est possible que les représentations du lion et de l'aigle sur les dalles de pavement indiquent les Évangélistes (Marc et Jean). Dans ce cas les symboles de Luc et de Mathieu durent, bien entendu, eux aussi être présents. Les fragments de pierres à inscriptions (n 08 11, 12), proviennent vraisemblablement d'une bande, une sorte de corniche encastrée, revêtant le mur, ou bien faisaient partie de quelque objet du mobilier fixe, comme l'ambon ou la balustrade. L'épaisseur considérable de la pierre à rosaces ainsi que le revers rustique prouvent qu'elle ne peut être le fragment d'une plaque de balustrade, il est plus plausible que celle-ci faisait aussi partie d'un objet du mobilier architectural. La pierre à l'aigle du musée de Szombathely peut être considérée comme un 25 R é c s e y, V.: op. cit. pp. 64 — 65 et Histoire de l'abbaye de Zala vár, p. 442. La hauteur de la pierre portant le cavalier est 47,5 cm. Si nous décomptons le cadre inférieur au décor de rinceaux (environ 10 cm) et redoublons la hauteur de 37 cm ainsi gagnée du bas-relief subsistant à demi, nous obtenons 74 cm. Cette distance correspond à la hauteur de 72 cm de la pierre à l'aigle, donc les dimensions corroborent la supposition que les deux pierres aient constitué une seule pièce. 26 R é c s e y, V.: op. cit. p. 68: Histoire de l'abbaye de Zalavár, au bas, à droite de la p. 442.