Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
KÁKOSY, LADISLAS: Reflexions sur le probleme de Totoes
prières on peut atteindre que cette figure apparaisse dans le rêve de la personne désignée par le mage, et que par sa figure effrayante elle le force à obéir à la volonté du mage. Bien qu'il ne soit pas tout à fait impossible qu'un monstre effrayant ressemblant à Totoès ait apparu dans le rêve de Publius Clodius Seleucus, qui effrayé de ce signe avait cherché d'obtenir la bienveillance du démon en faisant exécuter le bas-relief, à notre opinion il semble plus probable d'après les antécédents égyptiens et surtout d'après le chevet de Deir el-Medineh, que le démon armé de couteaux, entouré d'animaux dangereux, ait assuré la protection du dormeur. Evidemment, les deux suppositions ne se contredisent pas. Les sphinx disposés devant les temples et les palais 26 égyptiens eurent, semblablement aux lions gardes-portes, primitivement le rôle de protecteur (Toutou est lui-même un sphinx). Selon l'inscription gravée sur un sphinx de basse époque, du Kunsthistorisches Museum de Vienne, celui-ci promet de protéger la tombe du défunt contre l'ennemi qui veut y pénétrer, et de les tuer avec des couteaux. Il lutte aussi avec les ennemis de l'au-delà du défunt, il les enferme et les empêche de sortir. 27 Dans le mythe d'Horus d'Edfou. Horus dans sa lutte acharnée contre les ennemis du dieu-Soleil, assume la forme du sphinx et continue ainsi la bataille. 28 Bien entendu, ce motif a ses antécédents bien connus. L'art égyptien symbolise le pouvoir du pharaon par la figure du sphinx terrassant ses ennemis. Le caractère royal du lion et du sphinx se conservera à la basse époque également et se manifestera dans une mesure accrue dans une des formes de TotoèsTithoès. à vrai dire son ancêtre: 29 la divinité Toutou qui se présente sous la forme du lion ou du sphinx et qui dans maints cas porte la coiffe royale, le «klaft», ou la double couronne. 30 Philostrate écrit au IIP siècle de n. è. que le thaumaturge Apollonius de Tyana avait, en Egypte, reconnu dans un lion apprivoisé une âme humaine et que celui-ci était la forme réincarnée du roi Amasis. 31 Le caractère royal des divinités léontof ormes reste conscient encore à l'époque romaine. L'étymologie du nom du dieu Toutou n'est, de nos jours, pas encore tout à fait éclaircie et il nous est permis éventuellement de supposer qu'on l'ait mis en rapport avec le mot «effigie» d'une consonance analogue. Pour le moment nous ne signalerons qu'en tant qu'une supposition incertaine, que cette divinité ait été considérée comme l'«effigie» d'anciens rois. Le caractère royal de la divinité est sans doute en rapport avec le 26 P. ex. Sinouhe B. 249. Grapow, H. : Untersuchungen zur ägyptischen Stilistik. I. Der stilistische Bau der Geschichte des Sinuhe. Berlin, 1952. pl. 21. 27 Komorzynski, E. : Sphinx als Wächter eines Privatgrabes. Archiv f. Orientforschung XVII, p. 139. Mentionnant une représentation d'Arslan Tash Picard indique lui aussi le rôle de protecteur nocturne du sphinx. Mon. Piot. L, pp. 64 et suiv. 28 M a ville, E. : Textes relatifs au Mythe d'Horus . . . (Genève-Bâle, 1870) pl. 18. Dans un texte de Philae Toutou figure comme le vainqueur d'Apophis. (Phot. 1355, 1362. Belegstellen Wb. V. 260, 13. Cf. encore Flinders Pétrie, W. M. : Amulets. London, 1914. pl. XLIX.) 29 Le culte de Toutou s'était évolué à la fin de l'époque ptolémaïque. Selon Sauneron, nous ne disposons pas de données sûres relatives à la divinité, antérieures à Ptolémée VIII (op. cit. p. 286). A propos de la question de l'identification de Toutou à Tithoès il convient de signaler l'étude de Y o y o 11 e, J. (Une étude sur l'anthroponymie gréco-égyptienne du nom prosopite. BIFAO LV, 1956. pp. 125 et suiv.), où l'auteur fait remonter l'origine du nom de Tithoès à une mèche divinisée d'Isis, par contre il constate aussi que cette divinité se fond dans certains cas avec le hon Toutou (p. 137). 30 D a r e s s y, G. : Un naos de Domitien. ASAE 16, 1916. passim, cf. Wb. V. p. 260. 31 Vita Apollon. V. p. 42; Hopfner, 444.