Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)
KATONA, EMERIC: La Prédication de Saint Jean-Baptiste de Bruegel
vu serait la tâche des Turcs, 39 ou des anges de Dieu. L'enseignement de l'avènement du royaume de Dieu se retrouve aussi chez les biblistes et les panthéistes, mais là, il perd son caractère concret et réel : il devient abstrait et la forme, le temps de son exécution, son essence sont indéterminés. C'est ce que nous trouvons chez Menno Simons." 1 David .Joris'" et chez d'autres philosophes religieux biblicistes et panthéistes. 42 Après la chute de Münzer, dans les doctrines biblicistes et panthéistes, l'attente de la fin du monde, l'incident de l'avènement du royaume de Dieu, retourne plutôt aux enseignements taborites, mais n'atteint pourtant pas leur radicalisme. Là, nous n'entendons plus parler de l'extermination ni du châtiment des impies. Dieu ne fait que les distinguer, et que séparer les fidèles des mécréants. 43 Sur la base de ce qui précède, il est évident que, quant à Bruegel, nous ne pouvons parler d'un caractère anabaptiste se rapportant à une tendance générale et uniforme. C'est pourquoi il est nécessaire d'examiner de quelle tendance les idées se reflètent-elles dans ses oeiivres. Le tableau de Budapest, comme on le sait, représente St. Jean-Baptiste prêchant à la foule rassemblée autour de lui sur la fin du monde et la rémission des péchés. « Jean portait une robe de poil de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille. Et, prêchant il dit : Après moi viendra celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de me baisser pour dénouer le cordon de ses sandales. Je vous baptise avec de l'eau, mais lui vous baptisera avec le Saint-Esprit.» La peinture concorde exactement avec cette description biblique. La ceinture de cuir est nettement discernable sur la robe de St. Jean-Baptiste. Le Christ en robe bleue qui paraît derrière le Baptiste se rapporte également à cette description. 41 Cette composition fidèle à la bible permet donc de douter que Bruegel n'aurait simplement peint qu'un prédicateur ambulant et un sermon en plein air. Auner a déjà prouvé que le St. Jean-Baptiste de Bruegel n'était pas l'un des prédicateurs ambulants qui prêchaient souvent dans les Pays-Bas, en ce temps-là, mais bien ce St. Jean-Baptiste en chair et en os qui se révèle à nos yeux dans les textes de l'évangile, qui prêche l'approche de la fin du monde et la rémission des péchés. Ce St. Jean-Baptiste n'a pas été créé par l'association d'idées de l'imagination de Bruegel qui voyait et entendait souvent des prédicateurs ambulants comme certains le croient aujourd'hui encore, mais à la suite d'une analyse profonde et soigneuse d'une connaissance approfondie des textes de la bible, et par les convictions morales, religieuses et politiques de l'artiste. On remarque au premier moment que l'auditoire réagit différemment à la prédication du Baptiste. Le plus frappant est le seigneur espagnol placé au milieu du 39 L'extermination définitive des incroyants est, selon Hut, uniquement la tâche des Turcs. — Menn. Encykl. IL pp. 846 — 850. — S c n i, V. : Az anahaptizmus. (L'anabaptisme.) Budapest. 1907. p. 1.05. 40 Menn. Encykl. Ill, pp. 577 — 584. — K o e h s, E. : Die Anfänge der ostfr. Reformation. Jahrb. der Gesch. für bild. Kunst und Vaterl. Altertümer zu Emden XIX. pp. 109 — 273 et XX. pp. 1 — 125. — Menn. Encykl. IV. p. 704. 41 Menn. Encykl. II. pp. 17—19. — Ibid. IV. pp. 705 — 708. 42 C'est ce que professe le panthéiste Anneken Jans (P e k e 1 h a r i n g, K. II. : Bijdr d. Gesch. der Herv. in Zeeland. Arehief Ueeuwsch Gen. VI. 1866. p. 95) et c'est ce qu'on trouve dans le livret intitulé <- Christelijcke Proeve ». — M e i h u i z en, H. W. : GaJenus Abrahams/.. Haarlem, 1954. pp. 8 —12. — Menn. Encykl. IV. pp. 705 — 708. — Les Anabaptistes moraves habitant à Sobotistc (Ószomfcat) et à Velké Le váré (Nagyiévárd) dans la Haute Hongrie, occupent une position similaire. — Département des Manuscrits do la Bibliothèque Nationale Széchényi, Oct. Germ. 281, p. 46. 43 Menn. Encykl. IV. pp. 705 — 708. 44 Auner, M. : op. cit. p. 114. 4» 51