Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)
GARAS, CLAIRE: Le plafond de la Banque Royale de Giovanni Antonio Pellegrini
du château de Bensberg, cette vaste série allegorico-historique de Pellegrini, et à peine deux années après son exécution fut détruit le plafond de la Banque Royale de Paris, une oeuvre-maîtresse de l'artiste. Un seul dessin de Pellegrini rappelle aujourd'hui les peintures murales et les plafonds dont il décora deux salles du Zwinger de Dresde, et ce ne sont que les sources écrites qui rendent compte de la décoration d'Ubigau près de Dresde. 4 Les plafonds de Vienne (église des Salésiens et celle dite « Schwarzspanier Kirche ») et de la résidence de Mannheim, détruits pendant la guerre, ne sont jusqu'à présent pas encore classés et publiés systématiquement. Les oeuvres subsistant de Pellegrini font l'objet des études pour la plupart comme pièces solitaires éloignées de leur place originale et séparées de l'ensemble dont elles faisaient partie, par conséquent leur destination, leurs rapports iconographiques et leur rôle demeurent souvent inconnus. Jusqu'au premier quart du XVIII e siècle les peintres décorateurs vénitiens —• donc aussi Pellegrini — ont décoré les salles des palais pour la plupart de tableaux à l'huile encastrés dans le mur, séries dont le sujet constituait un cycle, aussi les plafonds symboliques et allégoriques couronnant l'ensemble étaient-ils dans la plupart des cas peints à l'huile et fort rarement des fresques. 5 Bien que dans la littérature récente l'immense plafond de la galerie de la Banque Royale soit souvent mentionné à tort comme fresque, il était lui aussi peint à l'huile. 6 Nous tenterons à éclaircir ici quelques étapes importantes de la carrière de Pelle grini en essayant de faire revivre l'une de ses créations détruites les plus marquantes, et ce faisant nous désirons souligner que nous ne saurions apprécier justement l'évolution artistique de la première moitié du XVIII e siècle que si nous tenons compte de la quantité de fresques et de décorations aujourd'hui déjà non existantes et mentionnées par les sources écrites. La recherche des oeuvres disparues, l'examen des documents, des dessins et des esquisses sont susceptibles de conduire à des résultats indispensables, concernant les corrélations et l'évolution artistique. 7 La connaissance du grand plafond de Paris, la reconstitution de l'allégorie de la banque, créée à l'occasion d'une entreprise politique et économique, à cette époque fatale est instructive et prometteuse tant pour l'éclaircissement des problèmes des relations artistiques, du XVIII e siècle, que pour celui de l'inconographie et du contenu. déterminante pour la date de l'exécution de la fresque «La sala he fornita ed a mio piacere e una délie meglio opère che toni abbi fatto ora non le manca che poche bagatelle nella medema e la capella». Florence, Bibl. Medicea Laurenziana, Ms. Ashb. 1781. p. 118. 4 Les plafonds de Dresde et d'Ubigau cités dans les sources contemporaines (H agedorn, Ch. L. : Lettres à un amateur de la peinture. Dresde, 1755. pp. 8,33; H e in e c k e n, C. H. : Nachrichten von Künstlern und Kunstsachen. Leipzig, 1768. pp. 92 etc.) ne sont pas mentionnés dans l'étude sur Pellegrini, par ailleurs bien documentée, du Lexique de Thieme — Becker. Thieme — Becker: Allgemeines Lexikon... XXVI. Leipzig, 1932. p. 360. par C. Steinweg. 5 V. par exemple la série de Sebastiano Ricci dans le Palais Bertoldi à Belluno et dans le Palais Marucelli à Florence, celle de Tiepolo dans le Palais Sandi de Venise, etc. Les décorations que Pellegrini a peintes dans les châteaux de Kimbolton, de Narford, de Mannheim, etc., ainsi que la série de Bensberg sont toutes peintes à l'huile sur toile. Les séries portaient pour la plupart des paraboles d'un contenu commun, telles par exemple les représentations de la magnanimité illustrée par des scènes tirées de l'histoire grecque et romaine, des exemples d'héroisme, etc. 6 Pallucchini, R. : Venise et l'Europe continentale au 18. siècle. Venezia e l'Europa. Venise, 1955. p. 107 ; D o n z e 11 i, C. : I pittori veneti del settecento. Firenze, 1957. p. 183. Par contre le témoin, le baron Caylus, dit : «car la galerie étoit peinte à l'huile » (L é p i c i é, B. : Vies des premiers peintres du roi. Paris, 1752. IL p. 122). 7 II ne manque pas d'intérêt de mentionner que seul dans le premier quart du XVIII** siècle on connaît environ 150 plafonds et décorations de châteaux, aujourd'hui déjà disparus.