Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)
GARAS, CLAIRE: Le plafond de la Banque Royale de Giovanni Antonio Pellegrini
LE PLAFOND DE LA BANQUE ROYALE DE GIOVANNI ANTONIO PELLEGRINI Giovanni Antonio Pellegrini, un des peintres décorateurs vénitiens les plus illustres du XVIII e siècle, figure dans ces derniers temps souvent sur les colonnes des revues et publications d'art. 1 Alors que les tableaux et dessins qui lui sont attribués sont présentés dans une richesse abondante, nos connaissances sur les ensembles décoratifs, qui constituent la majeure partie et l'essentiel de son oeuvre et qui sont ses créations les plus authentiques, sont aujourd'hui encore fort défectueuses. Tant que nous ne voyons pas clair en les caractéristiques, les données iconographiques et les antécédents historiques de ces fresques et séries de tableaux à l'huile, nous ne sommes guère en mesure de nous former une image nette sur l'évolution de l'art de Pellegrini ainsi que sur le rôle qu'il avait joué dans la peinture européenne de la première moitié du XVIII e siècle. 2 S'acquitter de cette tâche est d'autant plus difficile qu'il y a pour ainsi dire rien qui nous soit resté des grands ensembles décoratifs dans leur plénitude originale, la plupart des plafonds et des fresques étant détruits. Parmi les oeuvres de jeunesse peintes en Angleterre il n'y a que la décoration du Château de Kimbolton et la série de Narford qui nous fournissent quelque idée sur la manière de peindre de Pellegrini. La décoration de Castle Howard est disparue et nous n'avons pas de précisions sur les tableaux que l'artiste a peints dans les hôtels de Londres du Duc de Manchester, du Duc de Portland et de Lord Burlington, ainsi que dans la maison de campagne de Lord Cadogan. 3 C'est encore au XVIII e siècle que fut dispersé le mobilier artistique 1 Sur les publications récentes sur Pellegrini v. synthétiquement Bettagno, A. : Disegni e dipinti di Giovanni Antonio Pellegrini 1675 —1741. Catalogo délia mostra, Venezia, 1959. A notre connaissance l'auteur du catalogue est en train de préparer une monographie de Pellegrini. 2 Un exemple caractéristique de la déformation des justes proportions nous est présenté par le fait qu'en conséquence d'une exposition monographique de dessins, organisée à Venise, Pellegrini passe en premier lieu pour un artiste graphique malgré qu'on ne connaisse à peine quelques dessins authentiques de l'artiste, et que la grande majorité des dessins exposés, les feuilles de Düsseldorf, ne puisse être mise en rapport avec lui que conditionnellement. De la centaine de dessins exposés, il n'y en a qu'un seul (l'esquisse de la Tradition des clefs) qui se rattache aux oeuvres authentiques subsistant du peintre, et à peine deux ou trois à d'autres oeuvres attribuées à lui à juste titre. 3 Sur l'activité de Pellegrini en Angleterre v. récemment W a t s o n, F. J. B. : English Villas and Venetian Decorators. The Journal of the Royal Institute of British Architects, 1954. p. 171 ; Croft-Murray, E. : Giovanni Antonio Pellegrini at Kimbolton. Apollo, 1959. 119. Aucune étude cependant ne s'occupe des oeuvres peintes en 1719 pour Lord Cadogan, et la donnée figurant dans l'ouvrage de H. W a 1 p o 1 e (Anecdotes of Painting in England. Londres, 1862. IL p. 642), selon laquelle c'est Pellegrini qui aurait peint l'escalier de Cowdray pour Lord Montacute, demande à être précisée. Quant à la fresque de Kimbolton, il convient de rappeler la lettre jusqu'ici inédite, que la femme de Pellegrini a adressée le II février 1713 à sa soeur Rosalba Carriera et qui a une importance