Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)

PIGLER, ANDRÉ: Notices sur quelques portraits néerlandais

38. Jacob Gerritsz. Cuyp : Portrait d'homme. Budapest, Musée des Beaux-Arts On recontre un phénomène analogue chez divers types de l'iconographie reli­gieuse. La grande majorité des représentations du Calvaire présente la Vierge à la droite du Christ crucifié, or on connaît dès le XVI e siècle aussi des exemples contraires, tel chez le Tintoret et le Veronese. L'église, sous ce rapport, a toléré, tacitement, l'agencement exceptionnel des saints personnages. Dans la scène de l'Annonciation la place traditionnelle de l'ange était le côté droit héraldique, or le même XVI e siècle ramène aussi le contraire, une exception visible dans une oeuvre d'Andréa del Sarto (Florence, Pitti), une du Titien (Trévise), une de Lorenzo Lotto (Recanati) et une de Federigo Barocci (Vatican). 2 Au XVII e siècle, lorsque l'église insiste d'une façon de plus en plus accentuée sur le rôle que la mère de Dieu joue dans la rédem­ption et sur son rang avant toute créature, l'ancienne norme tombe dans l'oubli et en général c'est la Vierge qui prend de l'ange la place plus « distinguée », le côté droit héraldique. Comme le témoignent ces derniers exemples, la disposition des personnages fi­gurant dans les thèmes religieux, peut subir elle aussi une modification essentielle. Combien la transgression des coutumes et des règles non écrites est-elle encore plus implicite dans un genre profane, donc plus libre, comme celui du portrait ! C'est pourquoi nous avons constaté plus haut que les doubles portraits représentant des époux, ou les portraits individuels faisant pendant l'un à l'autre, présentent le mari 2 Réau, L. : op. cit. II, 2. Paris, 1957. p. 182.

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