Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)

MÓRÉ, NICOLAS: La restauration de la « Prédication de Saint Jean-Baptiste » de Bacchiacca

face, puis par le repeint des manques, l'impression d'un tableau intact. Comme il ressortit plus tard, cette opération ne s'est à plusieurs endroits pas arrêté à la limite des manques, mais s'est étendue sur la couche de couleur originale, et les restaura­teurs ont remanié les parties originales selon leur propre goût (fig. 26). C'est surtout le ciel qui a subi des altérations essentielles. A d'autres endroits des parties origi­nales ont été non seulement recouvertes d'une nouvelle couche de couleurs, mais aussi d'une pâte de bourrage, qui, d'ailleurs, n'était pas partout de la même ma­tière. On vit apparaître une matière dure comme de l'os, pour la plupart rougeâtre, composée de bolus, de blanc de céruse, de colle forte et d'un vernis d'huile de lin, par endroits épaisse de 1 à 2 cm, mais on rencontrait aussi des bourrages de couleurs blanche, verte et noire. Ce fait permet de conclure à plusieurs interventions successives. Le comité, après avoir pesé les circonstances et considéré nos possibilités, a décidé de conserver l'ancienne système de raidissage et de fixer les couches de prépara­tion et de couleurs le plus soigneusement possible. Ceci fut réalisé avec l'aide de la collette. 2 Cette opération durant plusieurs mois et demandant un travail minutieux, étant terminée, le tableau a été tenu en observation. C'est en 1958 que le travail a pu être repris. Le résultat de la conservation préa­lable s'étant avéré satisfaisant, on a pu s'attaquer au nettoyage du tableau et à l'élimination des repeints. Le dévernissage effectué avec l'aide de dissolvants organiques n'a posé aucune difficulté. 3 les couleurs originales réapparues ont révélé au spectateur des détails d'une beauté saisissante. Avant le nettoyage les différences entre les couleurs des parties originales et des parties repeintes n'étaient pas assez sensibles, tandis qu'à présent celles-ci se sont présentées dans une mesure fort désagréable. L'élimination graduelle des repeints, effectuée en grande partie méca­niquement,, a réservé des surprises les unes après les autres. La pâte de bourrage et la matière des repeints ayant été plus solides que la couche de couleur originale, on ne put obtenir des résultats satisfaisants qu'en procédant avec la plus grande pré­caution et avec beaucoup de patience. Cette opération d'une assez longue durée étant terminée, le tableau a recommencé à respirer, malgré l'image piteuse qu'il offrait alors. Il demandait, d'après les fragments apparus, pour ainsi dire une nouvelle interprétation. Quelques détails faisaient exception : ceux-ci, s'adaptant parfaite­ment, à l'ensemble, quant aux couleurs et aux formes, ont pu être exceptionnellement conservés. Les contours blancs visibles au bas sur le bord gauche delà fig. 27, marquent les détails gardés des complètements antérieurs. Le nettoyage effectué lors des restau­rations précédentes a résulté à plusieurs endroits une usure, ce qui est le plus sensible dans les couleurs de chair des figures humaines. Les pâtes de bourrage, dures comme de l'os, étant éliminées, on ne put bourrer les enfoncements creux qu'en utilisant dans les couches inférieures un mélange de farine de bois et de résine artificielle, formant une surface quelque peu plus bas que le niveau inférieur de la couche de préparation originale. Ceci a été fait en vue de faciliter une transposition éventuelle postérieure. Par la suite ce fut déjà le tour de la préparation à craie gommée, avec une surface lisse. Tel que le montre la fig. 27, le complètement du tableau nettoyé et pourvu de nouveaux bourrages, posait un problème assez difficile. Au cours de notre pratique au musée nous avons marqué dans de cas analogues les détails disparus par une couleur neutre. Or, clans le cas présent, où les détails essentiels de la composition 2 Colletta, selon une recette italienne. 3 Alcohol, acéton, huile de thérébentine.

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