Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 19. (Budapest 1961)

FENYŐ, IVAN: Sur quelques dessins italiens du XVIe siecle

ses de San Lorenzo, il est bien antérieur à celles-là, aussi lors de son exécution le «Jugement Dernier» ne se trouvait-il pas encore sur le mur de la Chapelle Sixtine. Nous pourrions mettre ce dessin en rapport avec le tableau de la Galerie Pitti, peint vers 1529—1530, intitulé «Le martyre des quarante saints». Une version réduite d'un détail du tableau est conservée aux Offices ; selon Vasari l'artiste l'avait exécuté pour Carlo Neroni.

9 Pontormo, dans cette variante, est encore plus dramatique, le massacre, la chute des corps sont plus accentués que dans le tableau de la Galerie Pitti. Le groupe de l'assassin et du victime gisant par terre dans le premier plan à droite, pourrait être une forme évoluée du même sujet, représenté sur le verso de la feuille de Budapest. On voit ce motif particulièrement bien sur le dessin de Hambourg, exécuté pour le tableau.

10 Malgré la parenté étroite du style, le dessin de Budapest ne peut, selon sa composition et son sujet, pas provenir de la même conception dans laquelle était conçue la composition du « Déluge » bâtie sur une foule de personnages tumultueux, où le « en haut » et le « en bas » ont quasiment cessé d'exister, et où le danger fatal menace l'homme de tous côtés. Sur le dessin de Budapest le coup mortel s'abat en ce moment même sur les deux hommes visibles dans le premier plan qui tombent à genoux leur têtes tombant en avant. Le sens des lignes visibles au'dessus d'eux, d'un tracé nerveux et fiévreusement sommaires ne peut pas être reconstitué en toute certitude, on peut cependant nettement distinguer un bras robuste qui enfonce l'épée dans le dos de l'homme du côté droit qui tombe en avant, et on dirait que les sabots d'un cheval galopant écrasent une figure féminine. De semblables motifs sont visibles sur les deux tableaux de Pontormo dans les Offices, ainsi que sur le dessin de Hambourg.

11 Nous ne nous trompons guère en pensant que le dessin de Budapest en question soit un premier «pensiero» du «Martyre». Clapp voit le modèle de ces tableaux — outre les influences michelangelesques — dans le « Bataille d'Anghiari » de Léonard de Vinci, dont le nom surgit en rapport avec la représentation du dessin de Budapest également. Malgré son caractère d'esquisse le dessin est proche de la feuille souvent reproduite, figurant Saint Jérôme et conservée dans les Offices, que Pontormo a travaillée jusque dans les détails. Le tableau, dont le dessin est l'esquisse, fut trouvé il y a à peine dix ans, dans la Landesgalerie d'Hanovre.

12 Le dessin de Budapest serait difficilement imaginable sans la «Bataille d'Anghiari», et le «Saint Jérôme » des Offices remonte lui aussi au tableau de même sujet de Léonard de Vinci, conservé à la Galerie du Vatican. Les dessins de Budapest et de Florence datent incontestablement de la même période du maître. Malgré les formes embrouillées et indistinctes, la feuille de Budapest ne dénote pas encore l'exaltation maniériste des dessins tardifs de Pontormo, dans nombreux détails des lignes de contours et des 9 C 1 a p p , F. M. : op. cit. fig. 107. 10 Berenson, B. : Tbe Drawings of the Florentine Painters, III. Chicago, 1938. fig. 963. 11 II est intéressant de noter que 1'Albertina conserve un dessin magistral de Rubens exécuté pour le «Petit Dernier Jugement» de Munich, représentant un condamné précipité dans les profondeurs. Voir : Glück, G. — Haberditzl, M. : Die Handzeichnungen von Peter Paul Rubens. Berlin, 1928. fig. 90. L'attitude ressemble tellement à celle de la figure sur le côté gauche de Budapest (sur le tableau de Munich cette parenté est si possible encore plus frappante) qu'il serait difficile d'attribuer cette ressemblance au hasard. 12 G a m b a , C. : op. cit. n<> 17 ; Clapp, F. M. dans son ouvrage cité date ce dessin des années 1527 —1529; Oertel, R. : Pontormos hassender Hieronymus. Mitteilungen des Kunsthistorischen Institutes in Florenz VII, 1953 —1956. p. 111. Oertel date la composition de Saint Jérôme des années autour de 1525.