Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

KISS, ÁKOS: Un chapiteau de Ja haute époque impériale récemment acquis

Les feuilles du chapiteau, les vrilles d'acanthe, ne présentent elles non plus les formes sèches, d'un dessin sobre et froid, des temps d'Auguste ; nous avons men­tionné que les formes des feuilles s'enroulant en volutes étaient plus charnues et les roses à cinq pétales des volutes médianes étaient similairement très vivantes. Sèches et d'un dessin ciselé à l'époque d'Auguste, elles deviennent dans les dernières décades de l'époque claudienne de plus en plus renflées. C'est encore le rang des feuilles d'acanthes qui rappelle le plus la conception de l'époque d'Auguste où les vrilles des volutes médianes ont assumé la forme romaine. On a retrouvé les racines de ce motif très répandu et plein d'effet dans la sphère de l'art hellénistique de Pergame. 13 Toujours est-il que sur les volutes du chapiteau du Musée des Beaux­Arts on ne retrouve plus le caractère « empiré » précis et pédant des temps d'Auguste, les formes sont rebondies et accusent un progrès sur le chemin qui con­duisait finalement à la fusion des divers éléments. 14 On sait en général fort peu sur la plastique architecturale augustine et clau­dienne. C'est à peine qu'on connaît d'ensembles d'édifices cohérants. La raison en est surtout l'incendie néronienne à la suite de laquelle la plupart des édifices furent reconstruits. On a trouvé parmi les édifices peu nombreux, pouvant être datés approximativement, outre quelques spécimens de la cité de Rome, plusieurs qui se trouvent à d'autres endroits de l'Empire et qui dénotent la tendance, visible sur le chapiteau du Musée des Beaux-Arts, à un degré plus avancé. Ces endroits se trouvent en premier lieu dans la Gaule Méridionale (par exemple Vernégus, Ermaginus) 15, mais aussi en Dalmatie et au Balkan de l'Ouest. Ainsi parmi les chapiteaux corin­thiens de l'époque impériale, le groupe auquel appartient aussi notre chapiteau est constitué quant aux propriétés plus générales, par les décors des édifices con­struits à l'époque d'Auguste et dans les siècles suivants : les chapiteaux des temples de Jupiter Victor et de Divus Julius, et plus loin ceux de Zara, de Saint Rémy et de Vienne. Par contre parmi les chapiteaux ornés de volutes médianes, constituant un groupe plus restreint, notre chapiteau fait partie de la série évoluée dans les dernières années de l'époque républicaine en Italie Centrale, dans les environs de Rome, et dont on connaît de plus tard et plus au nord, et presque simultanément dans la Gaule Méridionale, plusieurs variantes. Parmi ceux de l'Italie au Nord c'est surtout le groupe d'Aquileia qui est digne d'attention, 16 déjà du fait qu'il accuse une proche parenté avec le chapiteau de Budapest. Les motifs du chapiteau du Musée des Beaux-Arts sont en partie les résul­tats grâce auxquels la sculpture d'architecture romaine a enrichi indépendamment le trésor des formes décoratives de l'antiquité, anticipant les opinions selon lesquelles la plastique architecturale romaine n'a fait autre que continuer et quelque peu développer les formes hellénistiques déjà existantes. 17 ÁKOS KISS 13 Kraus, T. : Die Ranken der Ara Pacis. Ein Beitrag zur Entwicklungsgeschichte der augusteischen Ornamentik. Berlin, 1953. p. 68, pl. 2. 14 S o r i n a r i, V. : op. cit. p. 47. 15 W e i g a n d, E. : Die Stellung Dalmatiens in der römischen Reichskunst. Strena Buliciana. Zagreb— Split, 1924. p. 85. 16 Scrinari, V. : op. cit. date les n° s 49 et 50 de la première moitié du 1 er siècle, les no» 52 et 54 de l'époque fia vienne, et le n° 58, de 190 de n. è, à mon avis trop tardive­ment. 17 Noack, F. : Die Baukunst des Altertums. Berlin, 1910. p. 55.

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