Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

PIGLER, ANDRÉ: Utilisation répétée de cartons de fresques

UTILISATION RÉPÉTÉE DE CARTONS DE FRESQUES Alors que dans la peinture de fresques italienne du XIV e siècle on ne peut démontrer l'emploi de cartons, 1 ces expédients techniques gagnent dès le milieu du Quattrocento une importance accrue. La collection de peintures murales italiennes du Musée des Beaux-Arts d'une richesse sans pareille, l'une de ses spécialités, con­tient nombreux exemples qui présentent fort bien les traces du rôle des cartons, c'est à dire les contours du carton poncés avec l'aide d'un bâton pointu dans Yinto­naco et fixés sur celui-ci sous forme de rainures. Incidemment, et toujours en rapport avec l'une des pièces marquantes du Musée des Beaux-Arts de Budapest, on peut aussi signaler qu'à l'époque de la Renaissance classique ce n'est pas exclusivement la fresque dont le carton était un accessoire indispensable, mais qu'on l'utilisait par endroit aussi pour l'ébauche et l'exécution des panneaux. Nous citerons à ce propos la « Lamentation sur le Christ mort », chef-d'oeuvre de Gaudenzio Ferrari, dont le carton préparatoire subsiste, comme on le sait, dans TAccademia Albertina de Turin. 2 Quant à la peinture de fresques, le carton facilite la préparation de la com­position et la rend pour ainsi dire plus commode. Il offre un moyen illimité à l'ex­périmentation et aux corrections, l'artiste n'étant pas obligé de travailler sur celui-ci dans un délai déterminé comme sur l'enduit frais. L'emploi du carton a encore un autre avantage, bien que rarement utilisé : elle permet de reproduire la composition en plusieurs exemplaires. Si le calquage du réseau des lignes sur l'enduit humide n'a pas trop éprouvé le papier — c'est à dire le carton d'ordinaire assez mince et se déchirant facilement — il pourra être utilisé à volonté à d'autres endroits et dans d'autres relations. Plus le carton est petit, c'est à dire le morceau de carton destiné pour le travail d'un jour, moins il souffrira, bien entendu, à la première occasion et permettra mieux de calquer plus tard le dessin sur un autre mur. Pourtant, quelque soit la possibilité offerte par le carton de l'utiliser pour la seconde fois, éventuelle­ment même à plusieurs reprises, on ne connaît que fort peu de tels cas dans la pein­ture Renaissance italienne. 3 Les artistes ambitieux ont en général reculé devant la répétition purement mécanique des formes mûries. Là, où, malgré cela, une telle répétition se rencontre, le second usage du carton doit être mis avec 'une grande probabilité sur le compte d'un disciple ou d'un aide d'atelier. C'est sans doute une utilisation répétée du carton dont nous sommes en pré­sence dans le cas que nous exposerons brièvement ci-dessous. 1 O e r t e 1, R. : Masaccio und die Geschichte der Freskotechnik. Jahrbuch der preuszischen Kunstsammlungen. LV, 1934. p. 229 — 240. 2 Voir le Catalogue de Í954 de la Galerie des Maîtres Anciens. Budapest, p. 192. 3 Meder, J.: Die Handzeichnung. Wien, 1919. p. 525.

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