Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960
PIGLER, ANDRÉ: Utilisation répétée de cartons de fresques
43 ou 44 cm, et bien que nous n'ayons pas eu le moyen de contrôler le diamètre intérieur des clipei de Varallo, nous n'avons aucun doute sur l'identité de leurs dimensions. Le fait que les lignes principales des fresques de Budapest ne suivent pas des rainures, nous permet de conclure que le dessin des cartons ne fut cette fois pas calqué sur l'enduit avec l'aide d'un bâton pointu, mais avec l'autre procédé généralement connu, en saupoudrant les contours perforés (spolvero, spolverizzare). Les différences existant entre les demi-figures plus ou moins conformes, telles les deux représentations d'Abraham (fig. 8—9) et les deux représentations dTsaac (fig. 10—11), sont dues au fait que le fresquiste ne se servait des contours extérieurs et intérieurs du carton qu'en tant que béquilles, et ne se tenait, en peignant, pas minutieusement à ceux-ci. Les particularités techniques qu'on observe dans les rapports entre les fresques de Varallo et de Budapest nous fournissent une contribution précieuse à la connaissance de la pratique des fresquistes Renaissance de l'Italie du Nord. Les représentations de Jacob, de David, de Salomon et d'Ezéchias 7 correspondent l'une à l'autre en contre-partie, c'est à dire que les cartons de celles-ci ont été appliqués lors de leur seconde utilisation, inversement devant Yintonaco, et non fortuitement ou par mégarde, car ce cas dont nous sommes en présence et qui est presque sans égal dans l'histoire de la fresque, se répète quatre fois. Quel pouvait bien être le but de cette inversion? Le peintre aurait-il voulu repousser l'accusation de se répéter littéralement? Nous pensons qu'il n'avait rien à craindre d'un tel reproche, même sans inverser le carton, étant donné qu'il ne s'agissait ici que d'un travail d'ordre décoratif de moindre importance. Une explication plus vraisemblable en est que, lors du second usage des cartons, c'est à dire en exécutant la série passée à Budapest, non seulement le dessinateur du carton y avait travaillé, mais un apprenti ou un aide avaient eux aussi collaboré. C'est à une telle seconde main que l'on pourrait attribuer l'expérimentation qui entraînait les modifications se présentant dans l'inversion des demi-figures ci-haut mentionnées. Des exceptions en sont les représentations d'Abraham et dTsaac : leur figures se répètent, nous l'avons dit, sans être inversées. Dans le cas du premier il ne pourrait être autrement, le patriarche tenant de sa main un glaive qu'il ne pourrait tenir logiquement que de sa main droite. D'autre part il serait difficile d'expliquer pourquoi la figure dTsaac tenant l'agneau comme attribut n'a-t-elle pas été inversée comme celles de Jacob, de David et d'Ezéchias. Du fait que la primauté chronologique revient en effet aux fresques de Varallo — comme nous l'avons constaté dans ce qui précède — témoignent les cadres de pierre richement profilés qui cèdent leur place sur la série de Budapest à des cadres d'une simplicité monumentale. Cette constatation chronologique se trouve attestée aussi par la circonstance que les fresques restées à leur places originales représentant les personnages bibliques dans l'esprit du Quattrocento entraînent des formes raides et exiguës,, alors que dans la série de Budapest les demi-figures, reproduites sur les fig. 11, 21 et 25, présentent aux spectateurs une envergure annonçant déjà l'approche du Cinquecento. Une étroite parenté du style avec les tondos de Varallo accusent les fresques de l'église Sacro Monte, également à Varallo, représentant l'Assomption de la Vierge 7 L'inscription de la fresque de Budapest (fig. 21) correspondant en contre-partie au tondo de Varallo portant le nom d'Ezéchias (fig. 20), est la suivante: «Josaphat autem gen. Joram ».