Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960
CZOBOR, AGNES: Les variantes d'une composition dans l'oeuvre de Martin Johann Schmidt
Parmi les ébauches faites à l'huile de Martin Johann Schmidt conservées à Budapest, 7 la petite ébauche du tableau de Melk bien qu'elle soit la plus colorée n'est pas des meüleures. Comparée aux ébauches des autels de Saint Florian de Stockern et de Saint François de Linz conservées à Budapest, exécutées d'un génie inventif et quasi visionnaire, l'ébauche de l'autel de Melk donne une impression de pondération voulue et, consé quem ment, elle manque de fierté et d'entrain. Cette différence trouve son explication éventuelle dans le fait que la composition de cette ébauche, n'était pas le premier jet d'une conception d'un sujet nouveau mais bien une répétition d'un sujet ancien, l'artiste était donc sensiblement influencé par le souvenir de la conception primitive. Le souvenir de la conception de l'autel de Gobelsburg est plus apparant dans l'ébauche du tableau d'autel de Melk, conservée à Budapest qu'il ne l'est au tableau exécuté, peut-être en raison de la ressemblance plus apparente du format de la petite ébauche au tableau de l'autel de Gobelsburg qu'au format allongé du tableau d'autel de Melk. Plusieurs années plus tard, quand Martin Johann Schmidt exécute de nouveau la vision de Saint Jean Népomucène (Graz, Joanneum, fig. 79) l'imagination de l'artiste est moins gênée par sa composition antérieure. Il est possible que l'aisance et le flou du petit tableau de Graz sont dûs à cette imagination libre ; l'ébauche de Graz est plus visiblement marquée de cette fièvre créatrice que ne l'est l'ébauche de Budapest. Ayant eu à sa disposition une surface plus grande, l'artiste réussit à y placer les figures réduites d'une légèreté artistique d'une façon plus heureuse. Pour donner à la composition plus d'espace, l'artiste dispose l'ange montrant au doigt la Madone, parmi les puttos au ciel et pour éviter la monotonie de la composition du même sujet, pareillement à son tableau de 1762 du Saint Jean Népomucène à une seule figure, conservé à Opponitz, 8 il place une croix dans les mains du saint ce qui nous rappelle la figure de Saint Jean de l'autel de Gobelsburg. L'innovation la plus saillante réside dans la nouvelle composition des deux puttos. Le livre, la clef et le petit doigt porté à la bouche, faisant allusion au secret de la confession, sont représentés ensemble, les deux puttos ne sont cependant placé l'un à côté de l'autre, comme dans les compositions antérieures, mais superposés diagonalement et dont l'un est peint le dos au spectateur. La date de l'exécution de l'ébauche de Graz est située par Garzarolli-Thurnlackh vers 1755, par B. Feuchtmüller aux années 1780 environ. 9 Nous sommes portés à accepter plutôt la datation antérieure. Dans l'oeuvre de Martin Johann Schmidt deux variantes sur le sujet de la vision de Saint Jean Népomucène sont encore connues. Les deux, dont un tableau et un 7 N° de l'inv. : 2145. Saint Florian. Ébauche pour le tableau d'autel de l'église paroissiale de Stockern, conservé actuellement au Musée de Krems ; 2. N° de l'inv. : 2146. Stigmatisation de Saint François. Ébauche pour le tableau d'autel de l'église de l'ordre des frères mineurs à Linz; 3. N° de l'inv. : 6258. Le Christ crucifié ; 4. N° de l'inv. : 6676. Le jugement de Salomon. Ébauche pour la fresque presque détruite du mur frontal, côté midi de l'Hôtel de ville de Stein ; 5. N° de l'inv. : 7049. La victoire de Saint Michel sur le dragon. Ébauche au tableau de l'autel cardinal de l'église paroissiale de Feldkirchen ; 6. N° de l'inv. : 8909. L'artiste en cercle de famille. Ébauche pour le tableau actuellement dans la collection particulière de Frohnleiten. — Pour les données relatives aux tableaux v. P i g 1 e r , A. : Catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens, Musée National des Beaux-Arts, Budapest, 1954. p. 514—515. Les ébauches des autels de Saint Florian et de Saint François sont reproduites par Dworschak, F. etc. op. cit. fig. 53 — 54. 8 Reproduit par Dworschak, F. etc. op. cit. fig. 37. 9 Garzarolli — T h u r n 1 a c k h, K. : Handzeichnungen des Kremser Schmidt. Die Funde seit 1925 und ihre Bedeutung. Dworschak, F. etc. op. cit. p. 108, ainsi que Feuchtmüller, R. : Werkskatalog, p. 270.
