Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

CZOBOR, AGNES: Les variantes d'une composition dans l'oeuvre de Martin Johann Schmidt

dessin, ont été exécutés environ à la même époque. Le tableau d'autel de Strassengel porte la date de 1781, le dessin conservé à l'Albertina est daté environ 1780. 10 Parmi les compositions examinées, le tableau d'autel de Strassengel (fig. 81) révèle le plus d'imperfections. La composition déj à connue est réalisée dans le tableau en sens inverse, froide et classicisante. La vibration éthérée du pittoresque rococo cède sa place à un dessin sec, le visage de l'ange prend un air doucereux et selon les exigences de la proportion classique les têtes se réduisent. L'aide d'atelier apportée à l'exécution du tableau d'autel ne se conteste guère. Au beau dessin de l'Albertina (fig. 80) 11 retouché manu pro pria par l'artiste en 1796, le saint et l'ange apparaissent comme proche-parents des figures principales de Strassengel. Autant que nous le sachions en connaissance de son oeuvre rendu public à nos jours, il paraît d'un certain intérêt qu'en exécutant une dernière fois son sujet (car nous ne le croyons antérieur à son tableau de Strassengel), l'artiste fit appel à la composition primitive, il reprit même plus fidèlement la composition de Gobelsburg exécutée trente années auparavant qu'il ne l'avait fait dans les autres tableaux intermédiaires. L'ange aux ailes grandes, posé au milieu, l'image de la Madone sur l'autel bas, Dieu le Père planant sur les nuages, le globe de l'Univers à la main, sont tous présents dans une mise en scène presque identique au tableau d'autel de Gobelsburg. La différence ne réside que dans la structure des corps, dans la divergence des proportions et la bienfacture aisée et pittoresque. L'artiste devint peintre représentatif du rococo dans les années écoulées entre les réalisations des deux compositions. Dans les années de 1780, l'artiste connut de nouveau la tranquil­lité et pondération et tout porte à croire qu'à cette époque, lorsque la tendance était aux aspirations d'idéaux classiques, ce ne fut point par pur hasard qu'en exécutant le même sujet, il reprit la structure de la composition de Gobelsburg, dans les tra­ditions du seieento italien. Martin Johann Schmidt, artiste incroyablement fécond, a repris d'autres sujets dans un nombre encore plus fort. L'examen chronologique des représenta­tions de sujets identiques exécutées en différentes époques sur toile ou au crayon revêt un intérêt particulier et reste toujours fertile en enseignements pour l'analyse du style d'un artiste. AGNÈS CZOBOR 10 Gar zar olli — T h u r n 1 a c k h, K. : op. cit. p. 107 — 108. 11 Graphische Sammlung Albertina. N° de l'inv. : 24684. 264 X 144 mm, pierre noire, plume, lavé et rehaussé à blanc.

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