Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 16. (Budapest 1960)

KÁKAY SZABÓ, GEORGES — RADOCSAY, DENIS: Les volets du maître-autel de Sabinov

non pas dans le rôle de l'élève inférieur, mais comme compagnon souvent équivalent allant de conserve avec ceux-ci. Tel que l'on ne peut aujourd'hui encore, ne connaissant que ces cinq panneaux, établir sans défaut les attaches plus serrées, on ne peut pas non plus suivre les traces d'une cohérence stylistique plus vaste. Nous citerons, pour désigner une sphère d'action plus lointaine, un seul exemple : le Festin d'Hérode de Dobezyce (fig. 43), conservé au Musée National de Cracovie, dont le sujet et la composition révèlent une proche affinité avec le Saint Jean-Baptiste devant Hérode de Sabinov. Malgré la difference des formes des panneaux, la structure de leur composition est la même : la disposition de la table, les deux personnages attablés et les deux personnages visibles devant la table, ainsi que Saint Jean-Baptiste disposé comme Salome, sur le côté gauche, sont identiques. Les divers motifs se répètent exactement dans un cadre identique de la composition : tels le page se tenant devant la table avec la coupe d'orfèvrerie de formes élancées, la couronne d'Hérode et le geste de sa main, ainsi que les divers éléments de nature morte de la table mise pour le repas. Presque identique est sur l'un et l'autre tableau l'attitude du jeune homme agenouillé à l'avant-plan et puisant du vin, et des marques de parenté caractérisent aussi les traits de visage des personnages figurant sur les deux tableaux. Les ressemblances et les identités attestent les attaches étroites entre les deux tableaux, et les différences de qualité et d'importance donnent la réponse à la question de savoir lequel était le modèle dont s'inspirait l'autre. Il ne peut être douteux que c'est le peintre polonais d'un talent plus modeste qui avait fait ses études dans l'atelier bien préparé du maître-autel de Sabinov. Le panneau polonais mentionné marque la sphère d'action plus éloignée du style de notre polyptyque. Il s'intègre dans la série des monuments qui témoignent des rapports artistiques hungaro-polonais, même, à notre avis il s'avère un élément important de ces rapports et nous avertit en même temps des nombreuses tâches qui demandent à être élaborées. Mentionnons encore, comme contribution nouvelle, la parenté entre le style du panneau central du triptyque de la Déploration du Christ de Stary-Saez et celui du peintre RN de Sväta Mara-Liptószentmária, ou les attaches probables, mais demandant encore à être examinées, des deux volets de Szczepanow — les types de visages féminins sont susceptibles d'en porter un témoignage — (ils se trouvent ainsi que le triptyque mentionné, au Musée de Tarnow) avec les panneaux des volets du retable de Marie-Madeleine de Rokycany-Berki. DENIS RADOCSAY