Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Vases lucaniens au Musée des Beaux-Arts

déesse y apparaît aussi. Cette solution — sans aucune vraisemblance quand il s'agit d'une personne en marche — est en général rendue nécessaire par le fait que la déesse tenait des objets dans les deux mains. Ce n'est pas là d'ailleurs une invention de la deuxième moitié du V

e siècle,

73 il semble cependant que c'est à cette époque que cette disposition est devenue habituelle dans le cas du type d'Athéna avec le casque à la main, comme en témoigne aussi, en dehors du relief Landsdowne, un relief d'Épidaure.

74 Il n'est pas encore tiré au clair si ce détail des représentations en relief suit ou non un modèle pris aux grandes sculptures ; on ne connaît pas non plus la voie que ce type d'Athéna suivit en l'Italie Méridionale pour arriver finalement au peintre de Sydney.

75 L'Athéna du vase de Budapest, type rare à son époque, est la continuatrice attardée d'une variante crystallisée, à la suite d'une longue tradition figurative, au cours du dernier quart du V

e siècle ; il n'est pas absolument nécessaire de voir dans la figure de Budapest l'influence de l'oeuvre de Pheidias,

76 il n'en est pas moins qu'elle en représente peut-être un écho lointain ; il est certain toutefois que l'art qui est à la source de l'inspiration à laquelle nous devons cette figure fut l'art grec de la deuxième moitié du V

e siècle. Même sans tradition continue, les tendances classicisantes de la deuxième moitié du IV

e siècle permettaient un tel retour vers les modèles du V

e siècle,

77 et ce ne serait pas un exemple unique parmi les vases d'Italie Méridionale,

78 vases qui — et ce n'est pas la moindre raison de leur importance — avec leurs images souvent grossières jusqu'à la barbarie, dans un milieu qui ne connaissait plus qu'à peine la civilisation grecque, conservaient le souvenir vivant des brillants résultats de l'art grec classique du V

e siècle. JEAN GEORGES SZILÁGYI 73 Lehmann — Hart leben: op. cit. p. 42. 74 EA N° 1256 et texte par E. Löwy. 75 II est remarquable que ce type apparaisse sur une plaque d'ivoire de la tombe princière scythique de Koul-Oba, près de Kertch, datée par Rumpf (Malerei u. Zeichnung p. 11 7) à la fin du V

e siècle; elle est peut-être plus jeune de dix ou vingt ans, mais l'opinion de Kraiker selon laquelle elle est plus jeune d'une cinquantaine d'années n'est pas fondée. (Kraiker, W.: Die Malerei der Griechen. Stuttgart, 1958. p. 162, avec une bonne reproduction sur la planche 57). Peredolskaia, A.A. a déjà fait allusion à la possibilité que des rapports existent entre ce dessin et la Lemnia (Mus. de l'Ermitage, Travaux du Département de l'Hist. de l'Art et de la Culture Antiques I. 1945. p. 82-3). En Italie Méridionale, on reproduit en général volontiers le type d'Athéna avec le casque enlevé, p. e. en position assise : R e i n a c h : Rép. vas. I. 299, 1 (de Ruvo) ; PBSR 11, 1929. pl. 15. Les scènes de ce genre peuvent être considérées comme étant les antécédentes de l'Athéna de Budapest au même titre que l'Athéna d'un cratère d'Apulie, tournée en direction opposée et tenant à la main gauche son bouclier en même temps que sa lance (Rein a oh: Rép. vas. I. 161, 3) ou comme une amphore du peintre des Choéphores — pour prendre un exemple de la peinture lucanienne — sur laquelle nous voyons Athéna tournée à droite, avec un bouclier semblable à celui do Budapest près de sa jambe gauche, avec un ruban dans les cheveux, mais sans casque à la main (CVA Copenhague pl. 238, 1 = Trendall : Stud. Robinson op. cit. p. 119, N° 27). 76 Le type se retrouve, sous une forme parfaitement parallèle, sur les images de jeunes guerriers des vases attiques (p. c. Riezler: op. cit. Taf. 36 =ARVp. 643, 135 ; Riezler Taf. 15 = ARV p. 466, 20 ; CVA San Francisco 1, pl. 19 lb = ARV 425, 15 avec un bouclier près du pied) et pcisonne ne pense dans ce cas à un modèle appartenant à la grande sculpture. Nous savons par ailleurs, qu'il existait, postérieurement à la Lemnia et indépendemment d'elle , des sculptures représentant Athéna avec son casque à la main (copie de marbre : Br. Br. Taf. 330b ; une statuette en terre cuite de Chypre: Walters: Catal. of Terracottas, Br. Mus. p. 64, N° A 423, pl. XV). 77 V. récemment Rumpf, A.: Archäologie IL Berlin, 1956. p. 87 sqq. 78 Cf. p. e. P a g e n s t e c h e r : op. cit. p. 98 ; T r e n d a 11 : PBSR 20, p. 29; Curtius, L. : Bull. Ant, Beschav. 29, 1954. p. 7 (une partie de la frise du Parthenon sur une hydrie lucanienne).