Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

RADOCSAY, DENIS: Sur quelques statues de bois gothiques

SUR QUELQUES STATUES DE BOIS GOTHIQUES La statue de la Vierge du Musée des Beaux-Arts, provenant de Toporec-Toporc (fig. 21) est un important spécimen de la sculpture en bois en Hongrie et en Slovaquie au XIV e siècle. 1 Nos historiens de l'art se sont souvent intéressés à elle, ils l'ont dûment appréciée, en ont rapproché un certain nombre d'oeuvres hongroises qui lui sont plus ou moins apparentées et ont examinés clans une sphère plus étendue l'origine de son type et de son style. A. Kampis, avec une argumentation plausible, a attribué au même maître la Vierge de Ruskinovce-Ruszkin, 2 A. Hekler a mentionné sa parenté avec des oeuvres françaises 3 et Yolande Balogh a reconnu son prototype dans la Vierge de pierre de l'abbaye de Fontenay, en désignant comme intermédiaire de ce style l'art tchèque et autrichien. 4 Actuellement, c'est une Vierge de pierre, française, du XIV e siècle, conservée au Musée de Bucarest (fig. 22), qui nous permet de nous faire une idée plus précise des rapports que nous avons mentionnés ci­dessus. 5 La Vierge de Bucarest est mutilée, les têtes de la Vierge et de l'Enfant Jésus sont perdues, son rapprochement avec les Vierges de Eontenay et de Toporec ne concerne donc que les proportions du corps, le rapport entre la composition des torses et l'agencement des draperies. Il est probable que la comparaison des visages ne nous aurait pas apporté grand'chose, comme peuvent nous le faire penser les différences qui existent entre le type de visage de la Vierge de Fontenay et celui de la Vierge de Toporec. En face du visage mûr d'une femme qui est celui de la Vierge de Fontenay, le visage de la Vierge de Toporec est plus juvénile, évoquant plutôt un visage de jeune fille, il nous fait penser aux Vierges autrichiennes et tchèques servant d'intermédiaire entre les dites statues. La masse du corps de la Vierge de Toporec qui s'élargit légèrement vers le bas, la ligne du contour plus fermée et le dessin plus souple des plis du manteau, qui épousent mieux la forme du socle, 1 N° de l'inv. 55.900. Tilleul, 115,5 cm. La couche de peinture primitive ne subsiste que par places. Les fleurons de la couronne de la Vierge manquent et les mains de l'Enfant sont mutilées. -'Kampis, A.: Középkori faszobrászat Magyarországon (La sculpture en bois clans la Hongrie médiévale).. Budapest, 1940. p. 15 —17, 20. 3 H e k 1 e r, A.: Ungarische Kunstgeschichte. Berlin, 1937. p. 58. 4 B a 1 o g h, J.: L'origine du style des sculptures sur bois de la Hongrie médiévale. Acta Históriáé Artium IV, 1957. p.' 231. 5 Je tiens à remercier ici le professeur G. Oprescu pour la photographie de la statue qu'il a bien voulu m'envoyer. Sur les Vierges françaises du XIV H siècle v. Forsyth, W. H.: The Virgin and Child in French Fourteenth Century Sculpture : a method of classi­fication. The Art Bulletin XXXIX, 1957. p. 173 — 182.' L'auteur mentionne au début de son article le fait que le tableau de l'évolution des Vierges françaises n'est pas encore au point, Parmi les statues qu'il présente, ce sont les Vierges de Saint Dié et de Chatcau­neuf qui sont les plus proches de notre type. 3* 35

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