Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 13.(Budapest, 1958)
GERSZI, THÉRESE: Contributions a l'art des peintres allemands de cour de Rodolphe II.
11. Hans von Aachen : Le Christ en Croix. Munich, Staatliche Graphische Sammlung. Hans von Aachen : Krisztus a kereszten. München, Staatliche Graphische Sammlung. Tout ceci montre clairement que les tableaux et dessins connus représentant la Crucifixion sont en leur essence les variantes d'un type de composition à plusieurs figures, mouvementé et dramatique. Parmi ces variantes (abstraction faite des tableaux de Turin et de Munich) seul le dessin de Munich est dû à la main de Hans von Aachen, 12 tandis que le tableau de Prague et le dessin de Budapest sont des copies ; l'un peut être une copie plus faible, et l'autre une copie mieux réussie d'un tableau de jeunesse disparu du maître. On ne rencontre dans l'œuvre de Hans von Aachen, connu comme un peintre plutôt lyrique et contemplatif, que rarement une composition d'une telle verve, exprimant des passions et des sentiments si exaltés et d'une telle force dramatique, comme le dessin de Munich représentant la Crucifixion, qui, il se peut, est l'esquisse ou la variante du tableau perdu. Cette orchestration dramatique insolitement vigoureuse indique l'influence d'un autre tempérament passionné. Le dessin de Munich et la composition du tableau de Prague, leurs types (les vêtements des personnages), ainsi que le robuste contraste de la lumière et de l'ombre évoquent le « Christ en Croix » du Tintoret, conservé à l'Académie de Venise. 13 Le groupe intime des femmes, entourant la Vierge affaissée sous le poids de la douleur, et celui des cavaliers, visible derrière elles — dont la férocité et la brutalité sont encore mieux mises en relief par les figures des femmes pénétrées d'un sentiment tendre —sont 12 L'authenticité du dessin est récemment mise en doute ; il est classé dans le cabinet de dessins de Munich comme une copie d'après Hans von Aachen. 13 B e r c k e n, E. v. d. : Die Gemälde des Jacopo Tintoretto. Munich, 1942. p. 127, fig. 45.