Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 13.(Budapest, 1958)

DAVID, ANTOINE: Une tablette d'Ur III

nique, une statue du type classique en deux exemplaires qui étaient, l'un de l'autre, les reflets renversés. Certains 67 atelier adoptaient une méthode plus exigente du point de vue artistique : ils opposaient des groupes ressemblants pour la forme et se correspondant pour le contenu qui, sans être de simples copies inversées, se répondaient dans leurs traits essentiels. 68 Le modèle de la terre cuite de Budapest faisait également partie d'un de ces couples de pendants sculpturaux. Il est hors de doute que ces procédés de la sculpture ornementale caractérisaient l'Empire Romain et que leur extension était le « mérite » du public romain ; il n'en est pas moins vrai que ces procédés ont leurs racines dans l'art hellénistique. C'est à l'art hellénistique que les Romains avaient emprunté les formes architectu­rales elles-mêmes qui exigeaient ces ornements, et ils y avaient trouvé également les modèles. Les artistes qui, sur la commande de Romains, fabriquaient ces groupes symétriques étaient des Grecs et ceux-ci ne faisaient que suivre le chemin ouvert par leurs devanciers. Il est certain que nous connaissons un bon nombre de groupes symétriques dont l'origine hellénistique est hors de doute, 69 ce qui tenelrait à prouver que ce mode de formation de groupes sculpturaux est né au I er s. avant notre ère. C'est à ce même siècle que remontent les inscriptions qui nous informent de l'existence d'un groupe symétrique dû à Agasias, fils de Ménophilos, sculpteur très recherché du début du siècle, 70 groupe qui dans son sujet, mais peut-être même dans sa composition devait être très proche du modèle de la terre cuite de Buda­pest. 71 Ce groupe était érigé dans le sanctuaire de Poséidon et d'Amphitrite dans l'île de Ténos, donc non loin de Délos, endroit où était le centre de l'activité d'Aga­sias, et non loin d'Athènes non plus, endroit où, d'après ce que nous venons d'ex­poser, s'était cristallisé le type de l'effigie hellénistique de l'Eros Enagonios. Dans le cas, par conséquent, où le groupe de Mahdia est dû au Boéthos dont l'activité se situe au II e s. de notre ère, nous devons supposer que le groupe qui lui faisait pendant était l'œuvre d'un maître inconnu du I er s. avant notre ère. Si, par contre, le groupe de Mahdia a été fait au I er siècle avant notre ère — soit comme copie d'une œuvre plus ancienne soit comme œuvre originale —, nous sommes en droit de supposer que le groupe qui lui faisait pendant et que les imitations en terre cuite nous ont conservé était dû au maître même dont le groupe de Mahdia porte la signature. Quelle que soit l'hypothèse qui se révèle exacte dans l'avenir, on peut affirmer que les terres cuites de Budapest et de Munich fournissent un exemple caractéristique qui illustre fort bien les méthodes de travail éclectiques utilisées dans la sculpture de la fin de la période hellénistique, ces méthodes qui consistaient à combiner, avec une routine sûre, différents styles et qui permettaient aux ateliers grecs travaillant dans les conditions de la domination romaine de satisfaire aux exigences de leur clientèle qu'intéressaient avant tout les nécessités de l'ornemen­tation. LADISLAS CASTIGLIOXE 67 Lipp old, G.: Kopien und Umbildungen (1923) 166 sqq. 68 L i p p o 1 d, G. : op. cit. 168 sqq. 69 Lipp old, G.: op. cit. 168; Griechische Plastik (1950) 372. — AJA 47 (1943) 27 ; Blümel, C. : Antike Kunstwerke ( n 953) N° 17; Hartwig, P. : ÖJh 6 (1903) 21. — Un des groupes de pendants les plus populaires de la période hellénistique tardives est celui des Centaures portant des Eros sur leur dos, L i p p o 1 d, G. : Griecn. Plasti« (1950) 363. 70 L ö w V : IGB 287-290 ; Robert, C. : RE 1 (1893) 736 sq., RE Suppl. I (1903) 21; fhieme — Becker, Alig. Künstlerlex. I Leipzig, 1907. 113; L i p­pold, G.: RE Suppl. III (1918) 37; Griech. Plastik (1950) 372; B e e a 11 i, G. : Rivista del R. 1st. di Arch. 7 (1940) 19, note 46. — Il ressort des inscriptions qu'Agasias travaillait surtout sur les commandes d'acheteurs romains. 71 IG XII 5, 917 ; Fi elm: RE V A (1934) 525.

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