Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 12.(Budapest, 1958)
CASTIGLIONE, LADISLAS: La statue de culte hellénistique du Sarapieion d'Alexandrie
la différence temporelle entre les deux créations, même si elle n'était pas clairement attestée par les représentations qui nous sont parvenues. Le plus difficile est de comparer les styles, vu que parmi les imitations des statues de culte on ne connaît aucune copie qui soit fidèle quant à la forme, 23 on ne peut, par conséquent, les comparer qu'en grande généralité. Les représentations hellénistiques servant de modèle font preuve d'une attitude et d'une expression vivantes. Le petit bronze d'Amsterdam fait l'impression comme si l'attention du dieu était captivée par un événement extraordinaire et comme s'il était prêt à chaque minute de se lever de son trône. Le mouvement agité des pieds et la tête détournée 24 sont les facteurs les plus importants de l'émotion contenue dans la statue. Bien entendu, les copies ne nous offrent point un renseignement sur la mesure de cette émotion et ne nous permettent pas de constater la mesure de la vivacité dont le vêtement et la chevelure furent traités. Toutefois, en partant des copies antérieures, nous voyons que tant sur les médailles que sur les gemmes premières les cheveux étaient composés de boucles ondulées dont quelques mèches se détachaient telles des flammes. Le visage a dû lui aussi avoir une expression vive, et la direction décidée du regard assurait le sens du mouvement de la figure. A en juger d'après le traitement de la robe des deux petits bronzes et de la draperie aux plis fins des bustes, elle a dû être également d'un modelé mouvementé. Supposé que, conformément au schéma fondamental de la position, la main droite s'avançait au-dessus de la tête du Cerbère, tandis que la main gauche quelque peu retirée tenait le sceptre, nous sommes en mesure de conclure à une structure diagonale des masses plastiques et de la direction du mouvement de la statue. Donc le maître de la statue avait rempli la figure assise d'un dynamisme robuste qui se manifestait dans la composition comme dans le traitement de la surface, ainsi que dans l'expression du visage. La création romaine, par contre, dont les nombreuses répliques permettent de nous former une image plus nette, — à en juger même d'après sa copie la plus ancienne et la plus soigneusement exécutée 25 — manque du dynamisme qui pénétrait la figure entière. Bien que les jambes et les bras soient restés dans leur attitude originale, la tête et le haut du corps se tournent rigidement de face. Le regard sans but précis est plongé dans une rêverie mystique. Le visage exprime un doux calme, presque l'impassibilité, et les mèches retombant dans des ondes régulières et plates raidissent l'immobilité de la tête en un repos complet. Les longues mèches descendant du sommet de la tête jusqu'aux épaules diffèrent foncièrement des boucles plus courtes et mouvementées de la création hellénistique. Tout nous invite à supposer que la draperie lourdement traitée, caractéristique des statues canoniques de Sarapis, et appliquée entre les grandes surfaces des plis d'une raideur presque ornementale et d'une plasticité dure, a dû être étrangère aux créations hellénistiques. Les différences des détails iconographiques peuvent être constatées avec un peu plus de précision. Telle est avant tout la divergeance, plusieurs fois mentionnée, des mèches frontales. Les créateurs de la statue de l'époque romaine ont réduit l'échancrure du chiton (fig. 6), qui, à la place de la forme angulaire visible sur l'image de culte hellénistique, dessine sur celle-ci une ligne ronde montant presque jusqu'au 23 A d r i a n i, A.: Alla ricerca di Briasside. 1948. p. 452 et suiv. 24 V. les pièces nos 4—9, n et 18 de la liste. 25 Alexandrie 3916. Amelung: op. cit. p. 189, N° 1, Pl. XIV; Breccia: Alexandrea, p. 112, 124; Lippold: Sarapis und Bryaxis. p. 116; Amelung: Ausonia III. 1908. p. 121, fig. 20.