Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)

FENYŐ, IVAN: Deux tableaux inconnus de Francesco Maffei

Riccoboni qui l'a attribué à Maffei.

16 Nous n'avons retrouvé dans les publications sur Maffei aucune trace ni négative, ni positive de cette attribution intéressante, méritant considération. Pourtant ce tableau pourrait éventuellement rendre témoignage du fait que Maffei avait connu déjà tout jeune l'art de Venise, et non seulement en 1638, année de la mort de Santé Peranda, lorsque, selon Ridolfi et Boschini, il terminait à Venise les œuvres de Peranda dans les églises Incurabili et Tolentini. Nous connaissons en outre un « Ecce Homo », ou le « Christ devant Pilate », dans une collection privée de Venise.

17 Le style de ce tableau et plus délié que celui de Budapest, qui est plus habituel et mieux connu. La manière de traiter la lumière et l'ombre sur ce tableau, la figure tintorettesque du Christ, ainsi que la peinture des plis des vêtements rappellent toutes la toile de Budapest.

18 Le tableau du Musée de Vicence, intitulé « Fuite en Egypte » n'est-il pas un produit de ce style de jeunesse?

19 S. Bizzotto, bien que contre-cœur, pose la même question : ce tableau tellement bassanesque n'appartient-il pas à la période du maître où son art était encore en formation? Un autre tableau, que Bizzotto considère avec une certaine réserve, est 1'« Adoration des bergers » à Arcignano.

20 A notre avis la différence entre le style de celui-ci et les « Nativité » de Camerino (ce tableau ne figure pas dans le catalogue dTvanoff, qui le classe parmi les œuvres douteuses) et de Carpenedolo, trouve une explication dans le fait que le tableau d'Arcignano est lui aussi l'œuvre de Maffei tout jeune. Les débuts de la carrière de Maffei, comme nous l'avons mentionné, posent des problèmes chronologiques fort difficiles. L'«Ecce Homo» peint d'après Maganza, mais plus encore la représentation identique de Budapest, peinte un peu plus tard, sont des points de départ importants pour la reconstitution de la « préhistoire » de Maffei. Dans ses premiers tableaux, Maffei se montre un bon élève d'Alessandro Maganza, son maître, or, déjà au début ce sont les éléments tintorettesques du « maganzisme » qui y dominent. Les tableaux cités ont dû être peints après 1620, ils sont donc de quelques années antérieurs au tableau signé, représentant « Saint Nicolas et l'ange », de l'Oratorio di S. Nicolo de Vicence, tableau dont la date de 1626 est un pilier important de l'étude de la chronologie de Maffei.

21 C'est la belle représentation de S. Vincenzo du Muséo Civico de Vicence qui constitue le pont reliant le style des œuvres premières avec ce Saint Nicolas. Boschini, encore au XVII

e siècle, a attribué ce tableau à Maganza et il y a seulement trois 16 Riccoboni, A.: Un Maffei ignorato al Museo Correr. Emporium, 1954, Mars, p. 99 — 103. 17 Le tableau figure dans le catalogue intitulé ,,Pittura Veneta. Prima Mostra d'Arte Antica délie Raccolte private Veneziane" de l'Exposition vénitienne de l'année 1947. Le catalogue à été rédigé par Alberto Riccoboni. N° du cat. 57, fig. 55. 18 Selon W. Arslan le tableau se trouvant à l'église S. Pietro de Padoue, attribué avec point d'interrogation à Andrea Vicentino et représentant le Martyre de Saint Laurent, pourrait être une oeuvre de jeunesse de Maffei. V. : Inventario degli Oggetti d'Arte d'Itaba. VIL Provincia di Padova, 1956, rédigé par W. Arslan, p. 149. — Le tableau présente en effet une certaine ressemblance avec la « Nativité » de Maffei, conservée à l'église S. Pietro de Vicence (Ivanoff, N. : Catalogo . . . 1956. n° 4, p. 21). La supposition d'Arslan étant juste, le tableau de Padoue peut être lui aussi un exemple des tableaux de jeunesse de Maffei, à l'éclairage nocturne, peints sous l'influence de Maganza. 19 Ivanoff, N. : op. cit. fig. VI. 20 Ivanoff, N. : op. cit., fig. XXXIV-XXXV. 21 Ivanoff, N. : Appunti su Francesco Maffei. Rivista d'Arte. 1936. p. 399. Voir sa reproduction dans le livre sur Maffei du même auteur, fig. III. 5* 67