Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)
RADOCSAY, DENIS: Le fragment du sarcophage de Kalocsa
or, vu son système idéologique, il peut être rattaché à l'héritage de Rávenne. Au même temps à Bordeaux le côté d'un autre sarcophage est divisé en sept niches arquées dont la niche centrale porte le Christogramme, et les autres sont décorés de rinceaux. 29 La pierre tombale provenant de Hornhausen, datée du VII e ou VIII e siècle, conservée au Musée de Halle, figure un cavalier armé de la lance et du bouclier, vu de profil. 30 Pour terminer, citons encore une fois le sarcophage écossais de Saint André dont les deux champs extrêmes sont décoratifs et le champ central présente les scènes de la vie du roi David. Ces monuments énumérés peuvent-ils être alignés comme des jalons d'une route qui mène à l'avant? Difficilement quant à leur style et leur composition, néanmoins quant à leur contenu, le groupe des pierres tombales figurant le défunt ou rappellant sa vie terrestre est nettement séparé des monuments aux thèmes bibliques et symboliques. Il n'est point douteux que le groupe précédent, malgré la multiplicité des formes, prépare, avec ses thèmes profanes et avec son contenu nouveau, la naissance du type des pierres tombales à gisants des XI e et XII e siècles. 31 Le premier monument à gisants a été exécuté à la fin du XI e siècle, et cette forme s'est bientôt répandue. L'histoire de l'évolution des pierres tombales bibliques et symboliques est arrivé avec cela à son dernier chapitre. Ses éléments continuent cependant à vivre, tel que l'indique la figure du Christ sur le sarcophage du pape Clément II à Bamberg, datant du XIII e siècle. Le gisant se trouve sur le couvercle du sarcophage, tandis que les grands côtés présentent les Vertus, et les petits côtés le Christ assis et la Mort du pape. 32 Ce processus de l'évolution permet de tirer des conclusions relatives au basrelief de Kalocsa. Après la prise de position artistique et iconographique unanime des sarcophages de Rávenne, l'art funéraire des VII e —IX e siècles est caractérisé par des oppositions, comme le symbolisme religieux le plus simple du sarcophage de Bordeaux, le ton profane de la pierre tombale de Halle (tout en étant un monument païen), ou comme les reminiscences antiques de la pierre de Calvi. Et si le XIII e siècle, après tous ces antécédants, trouve encore nécessaire de conclure un arrangement avec le réalisme et la tradition biblique — une tombe représente sur l'un de ses plaques latérales la figure du Christ et sur l'autre la mort du pape — il n'est pas surprenant qu'à la suite de la structure du sarcophage de Saint André et de l'iconographie de la pierre tombale de Calvi, le sarcophage de Kalocsa nous présente à sa manière un nouveau type des monuments funéraires médiévaux. Ce type toutefois n'est pas le résultat de quelque novation audacieuse. Le contenu de sa représentation s'adapte bien à ses antécédents. Les deux sources instigatrices de sa 29 Aubert, M.: op. cit. p. 22 — 23, fig. 7, p. 20. 30 P a n o f s k y, E. : Die deutsche Plastik des elften bis dreizehnten Jahrhunderts. Munich, 1924. Pl. I. 31 Les correspondants des pierres tombales à gisants, et probablement aussi leur précurseurs, sont les figures debout disposées dans des niches. Nous citerons comme exemple les trois bas-reliefs encastrés dans le mur près du portail septentrional de la cathédrale de Regensbourg (1048 —1064), ou la pierre tombale de Pécs, dite de Jacob. Le premier monument funéraire à figure gisante est la pierre tombale de Rodolphe de Souabe, exécutée peu après 1080. Celle-ci est suivie par la pierre de Wittekind, puis par celle de Friedrich von Wettin. — Pan of sky, E. : op. cit. p. 14 — 16, 81 — 84. — B e e n k e n, H. : Romanische Skulptur in Deutschland. Leipzig, 1924. p. 44, 46, 50 — 52. 32 Schmitt, O. : Ein Bamberger Engel. Städel-Jahrbuch. I. Francfort s. le Main, 1921. p. 115 —118. — Rietzenstein, A. : Das Clemensgrab im Dom zu Bamberg. Münchener Jahrbuch der Bildenden Kunst. N. F. VI. Munich, 1929. p. 216 — 275. — Hamann, R. : Das Grab Clemens' II im Bamberger Dom. Zeitschrift des Deutschen Vereins für Kunstwissenschaft. I, 1934. p. 16 — 36. 26