Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)

RADOCSAY, DENIS: Le fragment du sarcophage de Kalocsa

Horváth à Buda 4 et finalement Gerevich l'a de nouveau considéré comme provenant de Kalocsa. 5 Le bas-relief peut être daté du milieu du XII e siècle. Semblablement à la discussion sur l'origine du monument, le sujet de la re­présentation était lui aussi problématique. Deux solutions différentes étaient sus­ceptibles de nous donner une réponse : selon l'une les deux personnages figuraient l'apôtre Pierre et l'ange, 6 et selon l'autre le Christ et l'apôtre Saint Thomas. 7 Le premier point d'appui permettant de résoudre ces questions problématiquee pourrait être le sarcophage écossais de Saint André (fig. 9), assez éloigné dans le temps et dans l'espace de notre bas-relief. La façade du sarcophage écossais est divisée en trois compartiments ; le champ central en forme de rectangle allongé est encadré des deux côtés d'un champ perpendiculaire constituant le quart delà largeur entière de la pierre. Le sujet des deux champs extrêmes ne peut être établi, la reproduc­tion étant trop petite ; on observe en tout cas que là — tout comme sur le champ senestre du bas-relief de Kalocsa •— on voit apparaître entre des motifs serpentant capricieusement, quelques animaux et éventuellement quelques petites figures humai­nes. Le champ central présente des scènes de la vie du roi David. 8 Il ne nous appar­tient pas de donner ici une description exacte des représentations, l'essentiel pour nous est le fait que les deux champs extrêmes décoratifs constituent avec le champ central, où se déroule l'action effectif, une unité triple symétrique. L'essentiel c'est que le sculpteur a rempli les deux champs extrêmes du sarcophage écossais selon les mêmes principes décoratifs que le maître de Kalocsa, en meublent le champ gauche du bas-relief. La ligne de conduite étant tracée, il est à notre avis aisé de reconstituer le bas-relief intégral de Kalocsa : là aussi deux champs décoratifs ont flanqué le champ central de la représentation, là aussi — pareillement à la sculpture écossaise — la composition est symétriquement équilibrée. A la vue de la solution structurale identique, la supposition s'offre spontanément selon laquelle notre bas-relief, dont la date est inconnue, pourrait être le fragment du grand côté d'un ancien sarcophage détruit (fig. 10). Notre supposition se trouve étayée par les dimensions originales du bas-relief que nous sommes en mesure de reconsti­tuer. Sa longueur a dû être plus que le double de la longueur actuelle, sa largeur n'a pas été touchée essentiellement par la coupure du champ gauche, ou bien elle n'a été diminuée que de quelques cm à peine. Son épaissuer variant entre 20 et 26 cm est restée en toute évidence inchangée. D'après ses dimensions originales la plaque de pierre était haute de 80 à 90 cm, et large de 190 à 200 cm. Notre hypothèse est appuyée encore par le particularisme quant au style, ce qui la sépare des autres 4 Horváth, H. : Budai kőfaragók és kőfaragó jegyek (Tailleurs de pierre et marques de tailleurs de pierre de Bude). Budapest, 1935. p. 88. — Kampis, A.: Könyvismertetés (Compte rendu du livre de H. Horváth: Budai kőfaragók...). Magyar Művészet. XI, 1935. p. 315. Kampis, se référant de la communication d'Elemér Révhelyi, mentionne que selon nos sources écrites, lors de la construction du palais archiépiscopal de Kalocsa, on avait, à l'époque baroque, transporté de Bude à Kalocsa en bateau les pierres et les morceaux d'anciens édifices. C'est ainsi que notre fragment serait passé de Bude à Kalocsa. 5 Gerevich, T. : op. cit. p. 177. 6 Balogh, I. : Adatok az olasz románkori szobrászat magyarországi hatásához (Contributions à l'influence de la sculpture romane de l'Italie sur l'art dé la Hongrie). Archaeologiai Értesítő. XLVI, 1932 — 33. p. 108. 7 D e r c s é n y i, D. : op. cit. p. 31. — G e r e v i c h, T. : op. cit. p. 142 et 177. 8 C u r 1 e, C. L. —H e n r y, F. : Early christian art in Scotland. Gazette des Beaux­Arts. 6, XXIV, 1943. p. 267. Le dessin du sarcophage a été exécuté d'après la rep­roduction publiée par M. Sándor Devich. Je tiens à le remercier ici de son oblige­ance.

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