Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)

CZOBOR, AGNES: „L'Arrestatiori du Christ" du Caravage

ton brun-rougeâtre, seuls ravivés par Ja robe bleue du Christ et par les rayons de lumière scintillant sur les cuirasses, évoquent en effet plutôt les œuvres de sa période romaine tardive. Ce tableau se rapproche quant à son atmosphère, plutôt à la « Mort de la Vierge» qu'à ses premiers tableaux peints pour la Chapelle Contarelli, bien que selon Baglione, la famille Mattei ait été attirée au peintre par les « rumeurs » qui ont surgi autour du nom du Caravage, plus exactement par les complications bruyantes, répandues dans toute la ville et engendrées par le premier « Saint Mathieu », refusé, mais aussi grâce à la prise de position du marquis Giustiniani en faveur du peintre. Le style de 1'«Arrestation du Christ» est bien plus mûr que celui du premier «Saint Mathieu ». Nous considérons la datation de Longhi et de Fried­laender comme trop précoce, tandis que celle de Hinks un peu trop tardive. L'« Arrestation du Christ » a dû être exécutée après les tableaux de Saint Pierre et de Saint Paul de la chapelle Cerasi, environ dans les mêmes années que la refaçon du «Martyre de Saint Mathieu». Le modèle du visage du bourreau, parcouru de rides parallèles, au front bas et au nez camus, a dû être l'un des tortionnaires de la «Crucifixion de Saint Pieixe», et sa main déformée, grossière et robuste évoque la main de l'homme nu, s'appuyant sur les deux mains, dans le premier plan du «Martyre de Saint Mathieu». Le garçon courant de 1'«Arrestation du Christ» écarte les doigts, tel un éventail, de la même manière que le personnage penché sur le bras, du plan central senestre du «Martyre de Saint Mathieu», mais sa disposition dans l'espace n'est de loin aussi recherchée que celle du garçon fuyant du «Martyre de Saint Mathieu». Par contre, dans la première composition du «Martyre», l'examen radiologique l'a démontré, nous voyons ce personnage dans une pose bien plus conventionnelle, dans le bas du tableau, vu de profil et tendant le bras, comme si c'était l'esquisse en contre-partie du garçon fuyant de 1'«Arrestation du Christ». Le Caravage —peut être justement pour avoir déjà peint cette figure dans .d'Ar­restation du Christ" — a créé un peu plus tard le garçon fuyant effrayé du « Martyre de Saint Mathieu» d'une manière bien plus compliquée, en ligne diagonale, et mis en relief par de lumières rasantes. AGNÈS CZOBOR

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