Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
HARMATTA, JEAN: Deux gemmes sassanides a inscriptions
de la lettre n est déjà effacée et dans lesquelles, d'autre part, les lettres d et y, parfois même éventuellement les lettres q et w sont confondues. Paraissent être plus tardives encore celles des inscriptions de gemmes qui présentent un grand nombre de ligatures,de toute sorte et dans lesquelles les lettres ont presque les mêmes formes que celles de l'écriture employée dans les livres (h = ', wjr — n etc.). Il est possible que ces groupes aient partiellement coexisté, il n'en est pas moins certain que les particularités formelles de ces trois groupes d'inscriptions reflètent, pour l'essentiel, l'évolution historique de l'écriture pârsîy. Or, si nous comparons les particularités de notre gemme à celles des groupes dont nous venons de préciser les caractéristiques, il semble hors de doute que la gemme fait partie du deuxième groupe. En ce qui concerne la chronologie absolue, la gemme de Vëhdën-Sahpuhr peut nous fournir certaines précisions. 30 Cette gemme, en effet, date du règne de Yazdgird II, c'est-à-dire des années 438—4f>7 37 et elle nous fournit un bon exemple de la transition entre le premier et le deuxième groupe : les caractères y sont de forme archaïque, mais en même temps, à côté de l'ancienne forme du groupe '•», on y trouve d — y et même la ligature dyn, La gemme de Budapest emploie moins de ligatures, elle présente par contre des lettres de forme moins archaïque (cf. p, '•»). Elle est donc vraisemblablement postérieure à la gemme de Vëhdën-Sahpuhr, sans lui être postérieure de beaucoup. Nous ne risquons pas d'être très loin de la vérité en supposant que la gemme de Dëradurbân date du milieu du V e siècle ou plutôt de la deuxième moitié de ce même siècle. La date approximative à laquelle cette gemme fut exécutée étant ainsi précisée, nous avons à indiquer encore un autre rapprochement possible et qui n'est pas sans intérêt. Au milieu du V e siècle, ce n'est pas seulement parmi les noms des simples mages que l'on rencontre des noms témoignant de conceptions zurvanistes : le fils aîné de Mihr-Narsë — vuzurgframaôâr ayant joué un rôle si important au cours do la première moitié du V e siècle — portait le nom de Zurvândâô ; or, suivant Tabarï, ce même Zurvândâô a obtenu sous Bahrain Gör (421—438) une des dignités les plus élevées de la hiéraehie zoroastrienne : il est devenu grand hërbaô. 38 Si le fait que c'est justement au cours de ces mêmes années que nous trouvons, parmi les mages de rang inférieur, le plus de noms zurvanistes, n'est pas dû à un simple hasard, on pourrait supposer que vers le milieu du V° siècle le courant zurvaniste s'est renforcé dans les milieux des prêtres zoroastriens sous l'influence, justement, de la famille de Mihr-Narsë et surtout grâce à l'action du grand hërbaô Zurvândâô. 11 est possible que la gemme du Musée des Beaux-Arts nous ait conservé le souvenir d'une des manifestations de cette influence religieuse. I BAN HARMATTÁ 36 Sarre: Die Kunst ties Alten Persien, t. 145. ; 11 c r z f o 1 d : Paikuli. p. 79 sq. Dans le v texte de Herzfeld, il y a deux erreurs incompréhensibles : il considère que Vëhdën-Sahpuhr a vécu sous le rège de Yazdgird I er , et il attribue sa gemme au milieu du IV e siècle. Ailleurs, Herzfeld lui-même donne les précisions justes, v. la note suivante. 37 Herzfeld: Paikuli. p. 107. 38 N ö 1 d c le e, Th.: Geschichte der Persei 4 und Araber zur Zeit der Sasaniden. Leyden, 1879. P. 110.