Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
MOJZEB, NICOLAS: Deux tableaux inconnus de Vincenzo Pagano
DEUX TABLEAUX INCONNUS DE VINCENZO PAGANO Le plus grand tableau de chevalet italien du Musée Chrétien d'Esztergom a jusqu'à présent figuré dans le catalogue comme l'œuvre d'un maître italien inconnu, exécutée aux environs de 1500 (fig. 7). 1 Sur le revers du tableau on a récement découvert la légende suivante : « Nr. 54. Pagano, quadro d'Altare, Madonna con 4 Santi ». M. André Mucsi, d'après cette inscription a établi que le tableau provenait de la collection Bertinelli . Au centre du tableau on voit assis sur un trône de marbre artificiel la Vierge vêtue d'une robe rouge et d'un manteau bleu, tenant sur ses genoux l'Enfant assis sur un coussin. A gauche, Saint Jean Évangéliste indique delà main l'Enfant, derrière lui Nicodème coiffé d'un turban se tourne vers lui les mains jointes. A droite du trône se tient debout Saint Pierre tenant un livre et une clef, et rjlus au fond on voit la figure de Saint Dominique, vêtu d'un froc brun-grisâtre. Dans la zone supérieure cintrée des têtes d'anges ailés planent dans les nuages et tout en haut apparaît la demi-figure du Dieu Père. Cette vieille inscription ne désignant pas un peintre généralement connu, il semble fort probable que nous soyons en présence d'un tableau d'autel de Vincénzo Pagano (1490—1568), peintre de la région des Marches. 2 Cet exemple un peu tardif des «Santa Conversazione » rayonne encore fortement l'esprit du Quattrocento. Comme dans la plupart des œuvres de Pagano — qui ne nous sont connues que par des photographies —- les personnages sont ordonnés presque dans un seid plan. Leur dessin est dur, leur facture est froide, un peu sèche. Les figures et les objets ont une certaine plastique de surface, comme des statues modelées de plaques colorées. Ce n'est pas en vain que leur peintre se plaisait tellement à peindre les détails architecturaux en similimarbre polychrome, dont il articule ou complète la scène presque dans tous ses tableaux. Comme les carrelages et nun's marbrés, ses personnages font eux aussi l'effet d'objets. Notre tableau s'apparente le plus aux Vierges de l'église S. Lorenzo de Carassai et de l'église Sta Lucia de Montalto-.Marche. 3 Ces tableaux témoignent d'un choix spécifique 1 Maszlagh y, F,: Az esztergomi hercegprímás i képtártan levő művek jegyzéke (Liste des tableaux de la Galerie Primatiale d'Esztergom)* 2e éd. Esztergom, 1891. N° 332. « Inconnu. » — G e n t h o n, I. : Magyarország .Műemléki Topográfiája (La topog]aphio des monuments historiques do la Hongrie). Tome I. Esztergom műemlékei (Les monuments historiques d'Esztergom). Budapest, 1948. p. 83. — « Peintre italien vers 1500. >> X« de l'inv. 56.706. 224x160 cm; peint sur bois à la détrempe. Le tableau détérioré scia soumis à une restauration. - T h i e m e, V.— Becker, P.: Allgemeines Lexikon der Bildenden Künstler. Leipzig, 1932. XXVI. p. 138-139. 3 Invent ario degli oggetti d'arte d 'Italia. Provincie dia e Aone Anscoli Piceno. Borne, 1936. p. 239 et 289.