Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)

HARMATTA, JEAN: Deux gemmes sassanides a inscriptions

forces créatrices. 26 Bien que cette hypothèse de Nyberg et les conclusions qu'il en tire (concernant notamment l'existence d'une religion zurvaniste) ne soient pas acceptables sur tous les points dans leur forme présente, 27 il n'en est pas moins vrai­semblable que, dans les conceptions zoroastriennes, Zurvän, le 'Temps' et Aôur, le 'Feu' étaient entre eux en rapports étroits. A ce propos, on peut renvoyer non seulement au rôle que jouait le 'Feu' dans le calendrier zoroastrien, il faut rappeler plutôt que le 'Feu', dans ses diverses formes, en tant que bdnzi savait-, vohufrtfina-, urvâzista-, vâzisia- et spdnisla-, pénètre le monde entier, il est présent dans le corps des hommes et des animaux, dans les plantes, dans les phénomènes de la nature aussi bien que dans le monde des divinités. 28 Le 'Feu' est donc étroitement lié à l'existence du monde, il en est même la condition nécessaire ; il est le gardien de l'ordre de l'univers. 211 C'est de cette façon que le 'Feu' —- de même que le Zurvän derang-yvaöät/, impliquant les douze mille années de l'existence de l'univers — peut être Dëraôur, 'Feu de longue durée'. Si l'hypothèse que nous venons de développer est juste, le nom Dëraôurbân témoigne d'une conception zurvaniste particulière. Une autre preuve de cette hypo­thèse pourrait être trouvée dans le fait que, parmi les noms perses, on trouve la dénomination du Feu correspondant à Zurvän akanäray 'Temps illimité, éternel', et cela dans le nom de personne Nôsaôar 'Feu immortel, éternel'. 30 Près de Baty, un sanctuaire du feu portait le même nom. 31 Il paraît par conséquent qu'à l'époque des Sassanides, existaient dans la conception zurvaniste les notions de Anösäöui 'Feu éternel' et DërâÔur 'Feu de longue durée', correspondant respectivement au Zurvän akanäray et au Zurvän dërang-yvaôây. Il est intéressant de constater que ce nom Dëraôurbân est porté, selon l'inscription de la gemme, justement par un mage, c'est-à-dire par un représentant officiel du zoroastrisme. Ce fait corrobore dans une certaine mesure l'hypothèse de Duchesne-Guillemin, selon laquelle le zur­vanisme doit être considéré non pas comme une religion indépendante, mais comme lin courant religieux à l'intérieur du zoroastrisme. 32 La tendence zurvaniste n'était pas un phénomène exceptionnel dans les milieux des mages : nous connaissons en effet une autre gemme de mage qui porte également un rom reflétant des idées zur­vanistes. Il s'agit d'une des gemmes du British Museum (n° 116/572) dont voici l'inscription, suivant la leçon proposée par Horn: 33 m'hdty ZY mgw ZY zwrw'nd'fn c'est-à-dire : Mälidüö i moy i Zurvändäöän 'Mâhdâô, mage, fils de Zurvândâô'. Ici, le nom Zurvândâô, 'créé par Zurvän', atteste l'existence du culte voué à Zurvän dans la famille d'un mage. 31 26 Nyberg: loc. cit. Chris tens en: op. cit. pp. 158. sqq. 27 Duchesne — Quille min, V. J. : Ormazd et Ahrimau. Paris, 1953. p. 132. 11 m'était malheureusement impossible do consulter l'ouvrage important de C. Zaelmer (Zurvän. A Zoroastrian Dilemma. 1955). 28 XVII. Yasna 1 l . 29 aHahe ratav-. 30 J u s t i : Dänisches Namenbuch, p. 17. 31 Loc. fit . :;- Loc. cit. 33 Sassanidisohe Siegelsteine, p. 26 et ZDMG 44 (1890) p. 071. 31 II est possible que sur la gemme de O. v. Lemm (Pet ers bourg), dont l'inscrip­tion a été publiée par Horn (Sassanidisohe Siegelsteine p. 26), le patronyme doive égale­ment être complété en zrtcndfn (v. J u s t i : Iranisches Namenbuch, p. 371). De cette façon, l'inscription de la gemme serait la suivante, conformément à la leçon de Horn : tvë't y mgw y zncndt'n

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