Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)

KÁKOSY, LADISLAS: Les statuettes nouvelles de serviteurs égyptiennes du Musée des Beaux-Arts

Au temps des XI e et XII e dynasties la consolidation du pouvoir central résulte aussi dans l'art un certain apaisement ce qui se manifeste dans l'exécution jusqu'aux détails et minutieuse des statuettes de serviteurs. Les marques de style des statuettes nos. 1, 2, 3, 4 et 6 permettent de les dater de cette même époque. (Bien entendu la fin de la première époque intermédiaire peut entrer elle aussi en ligne de compte.) L'analogie conservée au Louvre montre que notre statuette représentant une oie, peut être située elle aussi à cette époque. (XI e . dyn) La disparation des statuettes de serviteurs, ainsi que l'apparation des oushabtis au temps du Moyen Empire peuvent être expliquées par la « démocratisation » des conceptions eschatologiques, survenue-en tant que reflets des changements sociaux. La vie d'outre-tombe est devenue accessible à tout le monde, ce qui a entraîné une certaine modification des formes du culte funéraire, jusque là en vigueur. L'utilisation en tant que mobilier funéraire, des statuettes de serviteurs travaillant pour le défunt s'est mise en' opposition à la conception de l'au-delà de l'époque. 21 Malgré les phrases emphatiques des différents textes funéraires, la peur s'augmentait de plus en plus que le défunt ne pourra faire exécuter dans l'au-delà les divers travaux par ses serviteurs, mais qu'il sera lui aussi obligé d'y travailler. 22 Finalement, le clergé égyptien a trouvé la solution à compromis en introduisant les oushabtis, solution qui a permis au défunt d'exécuter les travaux obligatoires de l'outre-tombe, sans y participer effective­ment d'une part, tandis que d'autre part elle n'a pas imposé l'utilisation des serviteurs. A la place des statuettes représentant des hommes vivants et actifs, on voit apparaître dans les tombeaux les effigies du défunt, les oushabtis en forme de momie, semblant presque incapables de bouger, pour quils exécutent à sa place, entant que 1' « alter­ego » du défunt les travaux prescrits. LADISLAS KÁKOSY 21 Selon la conception des Égyptiens, les statuettes de serviteurs se sont ranimées dans l'au-delà et ont, tels que plus tard les oushabtis — travaillé pour le défunt. Les statues devenues des êtres vivants figurent assez fréquemment dans les textes égyptiens. Par exemple, parmi les contes figurant dans le papyrus Westcar, dans l'histoire d'Ouba­Aner c'est une statue de crocodile qui se ranime. Le roi Thothmès fut élu roi par la statue d'Amon lors d'une festivité. (Breasted: Gesclùchte Ägyptens, p. 175; Sethe, K.: Urkunden des ägyptischen Altertums. IV. Leipzig, 1906. p. 158.) Dans la légende arétalogique de la stèle de Bentreset, la statue du dieu Khonsou figure comme un être mouvant et parlant. Nous lisons souvent des statues de dieux faisant signe de la tête. Les romans Setna contiennent eux aussi des histoires qui ont pour sujet des statues ranimées. C'est peut-être de là que ce motif a passé dans le roman d'Alexandre, comprenant nombreux autres éléments anciens égyptiens Pseudo-Calli­sthéne I. 1. Hopfner, T h.: Fontes históriáé religionis Aegyptiacae. Bonnae, 1923. 398. Sur des statues ranimées v. Weynant s-R o n d a y, M. : Les statues vivantes. Bruxelles, 1926. 22 C'est la peur du travail qu'indiquent les divers textes de cercueils, ainsi que le Chapitre 5 du Livre des Morts.

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