Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)

FREL, JIŔI (Praha): Un nouveau portrait de Thucydide

UN NOUVEAU PORTRAIT DE THUCYDIDE La belle tête qui à notre avis figure le grand historien, fait partie des collections du Musée des Beaux-Arts à Budapest (figs. 8-11). 1 Elle n'a pas attiré l'attention qu'elle mérite : même le catalogue d'A. Hekler 2 ne lui consacre que quelques mots et une reproduction qui est loin de faire valoir son intérêt. Avant son entrée au Musée des BeauxArts, la pièce appartenait à P. Arndt ; elle est sculptée dans du marbre italien et provient de Rome ; donc, copie romaine d'un original grec qu'Hek­ler date de l'époque des effigies de Théophraste et de Métrodore en le comparant á un autre portrait. 3 Le fait que le monument est resté presque inaperçu s'explique en partie par l'état de sa conservation. En effet, la tête a subi de graves mutilations — une partie du crâne à droite manque, les sailies des oreilles sont martelées ainsi que le contour du reste du cou et l'angle de la mandibule gauche. Mais l'accident le plus regrettable s'est produit au centre du visage en détruisant le nez, à l'exception de sa racine, la moitié droite de la moustache avec la zone voisine de la joue, plus de la moitié de la lèvre inférieure et la touffe de poils à droite sous elle. Ici, tout comme au crâne, le marbre a cédé en suivant la structure de ses couches, manifestée aussi dans la disposition de la fissure perpendiculaire, au-dessus de l'arcade sourcilière gauche, qui se retourne ensuite dans cet oeil. En revanche, la surface est relativement bien conservée, à l'exception du sommet de la tête. La patine, dont on apperçoit quelques traces, surtout dans les sil­lons de la barbe, a disparu, mais l'épidermis du marbre garde toute sa transparence, malgré les égratignures nombreuses. Le ciseau fut l'instrument préféré du sculpteur qui n'a eu recours au trépan que pour entamer les cavités sous les arcades sourcilières, et même ici l'utilisation du trépan pendant le processus d'élaboration n'a pas laissé de traces dans l'oeuvre achevée. Dans l'état actuel, il est difficile de décider si la tête faisait partie d'une statue complète ou d'un buste : en tout cas, l'oeuvre était destinée à être exposée dans une niche, car toute la partie postérieure n'est qu'esquissée. Déjà l'exécution des oreilles est assez sommaire, mais le dessin de la chevelure traduit la richesse de la barbe dans le contour plat des mèches sur la nuque, pour disparaître à l'occiput dans une surface presque lisse. Si le travail du revers est alors assez super­ficiel, la face est rendue avec toute la sensibilité du sculpteur qui aime le chef d'oeuvre qu'il reproduit. Pourtant ici même il trahit son tempérament de marbrier qui préfère esquisser les nuances plutôt qu'insister sur les détails. Ainsi, c'est à peine qu'on distingue les trois rides horizontales du front ; le caractère graphique qui devait 1 II faut savoir gré à M. J. G. Szilágyi d'avoir autorisé et amicalement encouragé l'étude de la tête. Les photographies sont l'oeuvre de M. I. Petras, qui nous fut d'une aide précieuse. 2 Die Antiken in Budapest. Die Skulpturen. (Wien, 1929) p. 60, nr. 48. — Hauteur de la tête : 29,2 cm ; largeur maximum : 21,7 cm. 3 EA 1643-1645.

Next

/
Thumbnails
Contents