Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)

KÁKOSY, LADISLAS: Les statuettes nouvelles de serviteurs égyptiennes du Musée des Beaux-Arts

Un autre problème intéressant est le rapport entre les bas-reliefs sépulchraux, représentant des travaux quotidiens et les statuettes de serviteurs. Tous deux groupes de monuments servaient le même bût ; assurer le bien-être d'outre-tombe du défunt et son exemption du travail. 18 Pourquoi avait-on donc besoin, à côté et à la place des peintures murales, de statuettes de serviteurs ? Bien que leur fabrication à bon marché et leur production facile aient contribué en grande mesure à leur diffusion, ce ne fut pourtant pas la seule raison de leur popularité, étant donné quelles apparais­saient à l'ère de splendeur de l'Ancien Empire et continuaient à vivre à l'époque politiquement et économiquement stable de la XII e dynastie. 19 Nous devons chercher les raisons de leur apparition en premier lieu dans des facteurs artistiques et religieux. Les lois propres à l'art plan égyptien ont empêché la représentation complètement fidèle des diverses phases du travail et la reproduction expressive et réaliste des menus détails. (On le voyait bien plus tard, par exemple dans la représentation de personnages tenant sur l'épaule une perche). Ils n'ont pas su résoudre de manière satisfaisante la perceptibilité de l'espace, de même, la reproduction fidèle de groupes plus grandes se heurtait-elle aussi à des obstacles. Les représentations figurant sur les bas-reliefs n'étaient pas à la portée des Egyptiens eux non plus, ce dont témoigne le fait qu'au-dessus des travailleurs représentés sur les bas-reliefs on avait souvent inscrit une légende expliquant le travail qu'ils accomplissaient. La force plastique expressive des statuettes de serviteurs a surmonté les difficultés et a permis de repré­senter les procédés de travail même les plus compliqués. Dans la période révolutionnaire de la première époque intermédiare l'exécution des statuettes de serviteurs devient, à l'encontre des exemplaires plaisants de l'Ancien Empire, de plus en plus gâchée et plus libre. Nous devons, naturellement, compter avec la possibilité que l'exécution grossière des statuettes de l'époque était due à l'opposition consciente à l'art de l'Ancien Empire 20 et non à la désagrégation écono­mique et à un manque de don artistique. C'est notre statuette N° 5 qui provient de l'époque intermédiaire. Malgré le caractère en apparence rudimentaire de cette pièce, on peut, après une étude attentive, très bien voir la verve dynamique du mouvement accompagnant le travail, accentué particulièrement par les hanches de hauteur inégale. 18 Naturellement, il serait fautif d'attribuer cette seule importance aux bas-reliefs des mastabas de l'Ancien Empire. Sur leurs rapports sociaux v. Dobrovits: op. cit. p. 8 et suiv. 19 Dobrovits: op. cit. p. 21. 20 C'est M. Aladár Dobrovits qui a attiré mon attention sur cette possibilité. La question de la conscience appartient, par ailleurs, aux problèmes difficilement résolubles de l'art égyptien. Par exemple, la grande sculpture de l'Ancien Empire a accentué les qualités indépendantes du temps et de l'individu, — caractérisant en général les grands personnages — tandis qu'elle a négligé l'éventuel et le variable. Elle représente l'individu tel qu'il devrait être. Cependant la question se pose : combien cette manière de repré­senter était-elle consciente chez les artistes égyptiens. Se sont-ils occupés en principe, — en dehors du temps de l'époque amarnienne — en delà de l'appréciation de l'exécution technique, de la détermination de la valeur des styles artistiques, et existait-il en général, une esthétique consciente do l'art î Certains signes indiquent que les artistes de l'Ancien Empire furent convaincus qu'ils réalisaient leurs statues conformément à la vie réelle, et ifs ont, du moins en théorie, fort estimé la représentation absolument fidèle à la réalité. C'est ce fait qu'indique l'expression ^«f'Jf ssp r c nh « créé d'après la vie », ainsi que le mot s c nh, « faisant revivre », servant à désigner le sculpteur. — Le livre traitant de la peinture murale, livre figurant dans le catalogue de la bibliothèque du temple d'Edfou, (Chas s in at, E. : Edfou III. p. 351) indique qu à l'époque Ptolémaïque l'on s'était occupé scientifiquement des questions artistiques. Naturellement, nous ignorons si le livre avait traité seulement la technique de la peinture ou bien s'il s'est occupé aussi des problèmes esthétiques. (C'est M. Vilmos Wessetzky qui a attiré mon attention sur cette donné.)

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