Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
VARGA, EDITH: La représentation de la création du monde sur un fragment de cercueil au Musée des Beaux-Arts
Sa représentation sur les cercueils commence au temps de la XVIII e dynastie 17 et reste en coutume jusqu'à l'époque impériale romaine. Geb joue un rôle semblable dans la vie de l'au-de-là du défunt. C'est lui qui l'accueille après sa mort, 18 qui lui rend ses fonctions vitales (,,Il t'ouvre tes deux yeux aveugles, il t'étend tes jambes, il te donne ton coeur reçu de ta mère, ton coeur qui est de ton corps"), 19 c'est lui qui ouvre pour lui l'ouverture du ciel pour qu'il puisse s'y élever. 20 Sa représentation se trouve d'ordinaire sur les parois latérales du cercueil. Shou, qui lui aussi, figure souvent dans les textes des Pyramides, aide le défunt à s'élever au ciel et lui rend ses fonctions vitales. Donc, les dieux, occupant dans l'acte de la création une place si importante, sont en rapport étroit avec la vie de l'au-delà du défunt, dès les temps les plus reculés. Ce rapport leur est imposé par leur rôle joué dans la création. Le monde se crée par la séparation de Geb et de Nout et lorsque Shou lève le ciel, naît le soleil et commence la vie. D'après la conception égyptienne, lorsque l'homme meurt, son individu ne cesse pas d'exister, mais il se réveille dans un autre monde et continue à vivre dans une nouvelle sphère; et cette nouvelle sphère, tout en étant la copie exacte de la sphère terrestre, est pourtant un monde nouveau qui se crée pour lui au moment de sa mort, et se réalise par sa mort, donc par sa renaissance (whmmsw. t). Il est évident que le mythe utilise dans cette conception les dieux qui jouent un rôle dans cet acte du mythe de la création, c'est à dire, c'est l'idée de la création achevée par la séparation de la terre et du ciel, qui le porte à fixer le moment de la mort à celui de la création de la vie de l'au-delà. Le stsw Sw (élévation de Shou) signifie aussi le moment de la renaissance du défunt à un nouveau monde .'Dans la représentation du cercueil, l'oeil apparaissant derrière Nout et regardant vers l'Occident, le royaume des Morts, accentue ici les rapports de la scène avec l'autre monde. Une phase du mythe gagne donc un accent sepulchral. Les textes sépulchraux sont pénétrés de la mythologie de la création, textes dans lesquels le défunt entre en contact direct avec maintes variantes de cette mythologie. On parle très souvent du mort luisant dans l'Oeuf dans le T3 st3 (Royaume des Morts), 21 mais il apparaît aussi dans l'île du Feu ou de la Flamme également, 22 île qui est un des théâtres de la création, 23 là où est né Ra. Il aperçoit Ra à la fête du Nouvel An (création), 24 lorsqu'il parcourt l'île du Feu, lorsqu'il s'identifie avec l'Eau primordial, 25 et crée lui aussi avec le dieu créateur. 26 La représentation sur les cercueils de la séparation de Geb et de Nout com17 R u s c h, A.: Die Entwicklung der Himmelsgöttin Nut zu einer Totengottheit. Leipzig, 1922. p. 27. 18 Pyr. 1615 a-c, 1616 a-b, 1620 a-b, etc. 19 Gauthier, H.: op. cit. No 41047, 41048.— Lefèb vre, G.: op. cit. IL Inscr. 144. 20 HK LXIII. 21 HK XXII. — Gauthier, H.: op. cit., 41044 = p. 49. 41046 = p. 86. 41047 = p. 133. 22 Cf. K e e s, H.: Die Feuerinsel in den Sargtexten und im Totenbuch, ZAS, 78. 1942, p. 49. — En rapport avec le symbole de la lumière, ou de la flamme figurant dans la création, voir: W e s s e t z k y, V.: Lustrum és egyiptomi fényszimbolika. Antik Tanulmányok. 1955. p. 68—70. 23 Gauthier, H.: op. cit. p. 41046 = p. 104. 24 Lefèb vre, G.: op. cit. IL Inscr. 82a., 126. "Gauthier, H.: op. cit. 41046 = p. 109. 26 ,,Je sors avec toi de l'eau, je sors avec toi de ton nid." Pap. Mag. Harris, VI. 10.