Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
BALOGH, YOLANDE: Sur des statues de l'époque Arpadienne. I. Tete de pierre retirée du Danube
Ces analogies nous permettent encore de dater notre tête de pierre des XI e et XII e siècles. La plus proche de celle-ci est l'effigie de l'apôtre Saint Jean (fig. 16.) figurant sur un vitrail du XII e siècle de la cathédrale de Chartres. Nous retrouvons sur cette figure même les cheveux couvrant l'oreille dans une ligne ondulée calligraphique, tout comme sur notre tête de pierre. Les cheveux de cette dernière, modelés tel un dessin par des lignes parallèles, sont toutefois bien plus stylisés et calligraphiques, particularité qui témoigne elle aussi que la tête fut exécutée dans la première moitié du siècle, plutôt que dans la seconde. La particularité du port des cheveux nous mène en premier lieu en France. Le style distingué de la tête, la sérénité de l'expression du visage, la stylisation exquise et recherchée témoignent aussi d'une influence française. Il n'est pas dû au hasard que c'est justement les fragments de têtes de l'abbaye de SaintDenis (fig. 13, 14), qui montrent le plus d'affinité avec la nôtre. Finalement, le caractère monumental de la statue indique lui aussi cette influence française. A la tête plus grande que nature avait dû appartenir un corps d'environ deux mètres, ce qui dans la première moitié du XII e siècle n'est guère concevable autrement que s'il s'agit d'une statue décorant un portail. C'est justement en France qu'à cette même époque se sont formés au cours du XII e siècle les portails décorés de statues. 14 La disposition des statues de portails est de deux sortes: soit figures de niches, soit statues-colonnes. Quant à la tête de pierre, les monuments connus de la Hongrie nous font penser plutôt à la première disposition. L'influence française, 15 en ces temps là, n'était plus inconnue en Hongrie. Dès la fondation de l'abbaye de Somogyvár une porte était grand' ouverte vers la France, dont l'influence se manifesta dans la vie de la cour et dans les arts et les lettres. Notre statue se rattache à la première vague française qui commença à la fin du XI e siècle. Elle fut suivie au temps de Béla III par une nouvelle vague, encore plus forte que la précédente. Il appartenait sûrement une architecture adéquate à cette figure de deux mètres: une ancienne cathédrale ou quelque autre église importante. Dans le voisinage de l'endroit où la statue fut retirée du Danube, était érigée la cathédrale Pl. VII, VIII. IX, X.); Paris, Sainte Chapelle, vitraux. XIII e . siècle. (Piton, C: Le costume civil en France du XIII e . au XIX e . siècle. Paris, s. a. p. 17, 18. 19.); Parme, Baptistère. Le prophète Arnos, fresque, XIII e siècle. (T o e s c a , P.: La storia dell'arte italiana. I. Il Medioevo. T. II. Turin, 1927. p. 962); Sienne, Carmine, tableau de la Vierge, XIII e siècle. (M a r 1 e : I. p. 383); Psautier. XIII e siècle. Munich, Bibl. Nat. Cod. Lat. 23.094. (B a um : p. 335); Évangiliaire de Goslar, première moitié du XIII e siècle. (G oldschmidt, A.: Das Evangeliar im Rathaus zu Goslar. Berlin, 1910. Pl. 9.); Maria-Laach, fragment de téte. Vers 1200. (F eu 1 n e r, A.-M ü 11 e r, Th.: Geschichte der deutschen Plastik. Munich, 1953. p. 68.) ^Toulouse, Saint-Etienne. Première moitié du XII e siècle Toulouse, Musée. (Deschamps: Pl. 25); Vienne, Saint-Maurice. Première moitié du XII siècle. (D e s c h a m p s: Pl. 48); Arles, Saint-Trophime, 1180-1190. (D e s c h a m p s: Pl. 82-89); Saint-Gilles-du-Gard, seconde moitié du XII e siècle. (D e s c h a m p s: Pl. 80); Saint-Denis, église abbatiale, 1135—1140. (A u b e r t, M.: Die gotische Plastik Frankreichs. Florence-Munich, 1929. Pl. 2.); Chartres, cathédrale, Portail Royal. 1145—1155. (A u b e r t, Pl. 8—11.); Étampes, église paroissiale, vers 1150. (A u b e r t: Pl. 23.); Le Mans, cathédrale, 1150—1155. (A u b e r t : Pl. 24—25.); Bourges, cathédrale, 1150—1160. (Aubert: Pl. 27—28.); Angers, cathédrale, 1150 — 1165 (A u b e r t: Pl. 31.); Provins, SaintAyoul, 1155—1160. (Aubert: Pl. 33.). 15 Cf. G e r e v i c h : op. cit. p. 74; K a r d o s, T : Középkori kultúra, középkori költészet (Civilisation médiévale, poésie médiévale). Budapest, s. d. (vers 1940) p. 58—59, 64, 66, 271 (avec bibliographie); Horváth, J. jeune: Árpád-kori latinnyelvű irodalmunk stílusproblémái. (Les problèmes du style de notre littérature en langue latine de l'époque Arpadienne). Budapest, 1954. p. 33, 283, 396.