Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Une „olpé” attique
de Leagros, provenant de la dernière décade du VI e siècle. 19 Le thème d'Héraclès est particulièrement favori dans ce groupe qui comprend plusieurs peintres, tant les maîtres des vases à figures rouges que ceux des vases à figures noires, qui eux ne sont pas les plus éminents de la peinture de vases de l'époque. Aussi pour le maître des olpés — si elles proviennent en effet toutes de la même main — un vase peint relativement avec un tel soin comme celui de Boston ou de Budapest, est-il tout à fait exceptionnel. Ce dernier est peut-être le plus ancien parmi les morceaux connus de ce peintre et date des années des environs de 510. On n'y voit pas la couleur blanche accessoire, caractéristique de ses vases. Les maîtres des vases à figures noires de l'époque de Leagros ont conservé dans la technique à figures noires une manière de décoration déjà dépassée en son essence et ne peuvent pas soutenir la comparaison avec les maîtres contemporains de la peinture de vases à figures rouges, arrivés pour ainsi dire pendant quinze années à une grande perfection, à l'art d'un Euphronios et d'un Euthymidès. Bien qu'ils aient dû a priori renoncer aux possibilités offertes par la nouvelle technique, ils adoptent de nombreuses conquêtes du nouvel art, en partie, pris dans le courant de l'évolution générale, et en partie peut-être consciemment, comme pour prouver la raison d'être de la technique ancienne. Il n'y a guère de peintre de vases à figures noires dont l'art ne porte les traces de la peinture à figures rouges contemporaine et le maître des olpés n'est, lui non plus, une exception. C'est bien ce fait qui indique l'application de la raie de palmettes entourées de leurs pédoncules (ce motif gagne une nouvelle forme classique chez les premiers maîtres des vases à figures rouges 20 ) et aussi les quelques détails incisés —par exemple les plis du chiton de l'Héraclès de Boston et peut-être la manière d'inciser les poils sur la queue du taureau de Budapest. 21 La ligne en relief, caractéristique des vases de Budapest et de San Francisco, rentre elle aussi dans cette catégorie; 213 sa technique s'est formée sous la main des maîtres, en partie ,,bilingues", des vases à figures rouges. 22 Tout cela ne constitue toutefois que des détails sans importance et ne fait pas oublier le caractère essentiellement conservateur et rétrograde de toute la peinture de vases à figures noires tardives dont les parallèles existent dans la grande sculpture athénienne de l'époque 23 et qui a ses bases sociales dans l'Athènes de l'époque de Kleisthénès. Ce trait dominant de l'art du peintre est lisible par le type iconographique du vase de Budapest. Le combat d'Héraclès avec le taureau de Crète est l'un des douze ouvrages devenus plus tard canoniques, le plus populaire dans 19 Sur le groupe: B e a z 1 e y, J. D.: Attic Black-Figure: a Sketch (Proceedings of the British Academy 1928) p. 238—40: The Development of Attic Black-Figure (Berkeley — Los Angeles 1951) p. 81—87. 20 J a c o b s t h a 1, P.: Ornamente griechischer Vasen (Berlin, 1926) p. 73 et suiv. ; cf. D. v. Bothmer: JHS 71 (1951) p. 45. 21 Cf. p. ex. avec le cheval de Leagros de la célèbre coupe contemporaine de Kachrylion et d'Euphronios. (B u s c h o r, E.: Gr. Vasen, Munich, 1940. fig. 158). 21a La photographie nous permet elle aussi de reconnaître cette même technique sur les deux olpés mentionnées dans la note 18a. — Je ne connais pas de description de lignes en relief sur d'autres vases du groupe, mais cf. p. ex. CV France, fasc. 16, Mus. Rodin p. 19, ad Pl. 13, n° 10 et 12. 22 H a r t w i g, P : Jdl 14(1899) p. 156 et suiv. ; B e a z 1 e y: Greek Vases in Poland, p. 11 ; Smith: New aspects of the Menon-Painter (Univ. of California Publ. in Class. Arch. I. 1. Berkeley 1927) p. 16. 23 S c h e f o 1 d, K.: Mus. Helv. 3 (1946) p. 59 et suiv. — Traces incertaines de la participation des écoles de peinture de vases dans les luttes politiques de l'époque: Smith: op. cit. p. 54—57.