Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)

SOÓS, JULES: Les médailles d'Etienne Ferenczy

D'après M. Simon Meiler, qui au Musée du Vatican, passa en revue la série de médailles de Pie VII, c'est celle de Ferenczy qui était le mieux réussie. 6 Ferenczy a perpétué les traits du vieux pape malade Pie VII de profil, avec un ex­cellent don de caractérisation. La légende de la médaille est : «PIUS SEPTIMUS PONTIFEX MAXIMUS». Sur le revers il a mis une colonnade, allégorie de l'Église, avec la légende suivante : «CONSEGRATIO PANNÓNIÁÉ PATRIAE ET POP» et «PONTIFICATUS SUI XXIV» (fig. 34) Il a exécuté ce travail avec un soin particulier, comme il le dit dans une lettre écrite à son frère : «En gar­dant toujours sous mes yeux le but principal de mériter avec cette médaille, tant par ses dimensions, sa finesse d'exécution, ainsi que par son essence scientifique, l'attention de cette capitale». 7 La médaille mérita à première vue l'approbation du vieux pape Pie VIL 8 Durant son séjour à Rome, Ferenczy a modelé encore une médaille consacrée à la mémoire de Jean et Ladislas Hunyadi. Sur la face on voit deux visages affrontés accompagnés par le texte suivant : «LAD HUNYADY. ET PATER. EÏUS. IOHANNES. GUBER. PER.» (fig. 35). Sur le revers figure le vieux Jean Hunyadi à cheval, à ses côtés son fils Ladislas debout. Sa légende est: «VIRTUTE.'ET. ARMIS. NOBILIUM.» et «MUN. PANNON.» Les médailles de Ferenczy exécutées à Rome dénotent moins l'influence de Canova et de Thorvaldsen que ses statues. Plus encore que ses maîtres, c'est la tradition antique, ou plus exactement la tradition romaine qui a indirectement agi sur lui dans le domaine de la médaille. Il a connu le livre d'Erizzo intitulé «Dichiaratione di Medaglie Antiche» contenant des gravures sur cuivre faites d'après les médailles antiques. Ferenczy, semble-t­il a beaucoup feuilleté cette ancienne publication d'une belle présentation, il s'en est même souvent servi de modèle. 9 La composition du péristyle, se trouvant sur le revers de la médaille de Pie VII, témoigne elle aussi d'une influence antique, de même la médaille de Hunyadi montre, à ne pas s'y méprendre, qu'il a emprunté la composi­tion des deux visages affrontés, ainsi que l'inscription circulaire aux médail­les d'Antonin et de L. Vero, représentées sur la page 334 du livre d'Erizzo (fîg. 36). 10 La composition de la scène équestre se trouvant sur le revers de la médaille des Hunyadi dénote un esprit plus indépendant, l'influence des médailles équestres antiques peut cependant, se retrouver là aussi. 11 Cette oeuvre est importante du fait que dans la conception du cheval cabré, nous voyons déjà le héraut du projet de sa grande statue équestre, le monument du roi Mathias dont on parla beaucoup, statue qui dans les conditions poli­tique et économique n'a malheureusement pas pu être réalisée. "Meiler, S. : op. cit p. 1 12. 7 Lettre de Ferenczy écrite à son frère le 1 er février 1823. Wallentiny, D.: Ferenczy István levelei (Les lettres d'Etienne Ferenczy.) Rimaszombat, 1912. p. 172. 8 Le pape Pie VII gratifia Ferenczy d'une médaille d'or et une d'argent. Wallentiny, D. : op. cit. p. 172. 9 Le livre d'Erizzo, intitulé «Dichiaratione di Medaglie Antiche» a passé du legs de Ferenczy à la bibliothèque du Musée Hongrois des Beaux-Arts, N° 2417 du catalogue. Le livre est fragmenté, sa première page fait défaut. La préface écrite par Girolamo Ruscelli porte la date: Di Venetia, il di Marzo 1559. 10 Sur le revers des médailles antiques on voit souvent des portes de ville et des édifices à péristyle. Dans le livre d'Erizzo on retrouve plusieurs de ces médailles, par exemple: D. AUGUSTO, p. 130, DOMITIANO p. 204, ANTONINO p. 300. C'est évidem­ment l'exemple de ces médailles qui a agi sur Ferenczy. 11 Voir Erizzo: op. cit. les médailles OTTAVIO, p. 140 et DOMITIANO, p. 203.

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