Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)

SOÓS, JULES: Les médailles d'Etienne Ferenczy

Le temps de Ferenczy fut absorbé par les projets de monuments gran­dioses. Nous ne connaissons de cette époque qu'une seule médaille, celle qu'il s'était proposé de faire pour la fondation de l'Académie Hongroise des Sciences. Son projet s'arrêta à une ébauche en argile, qui pins tard a été détruite. Sa période de médailleur la plus féconde fut celle de la dernière décade de sa vie qu'il passa retiré du monde à Rimaszombat, sa ville natale. La majeure partie de ses médailles provient de cette période, de 1846 à 1856. Son style a changé essentiellement, ses formes sont devenues plus libres, quant à son art de traduire le caractère, il est devenu plus riche et plus profond. Tandis qu'il a gravé ses premières médailles en acier, à cette épo­que il fit des modèles en cire sur une plaque de verre ou d'ardoise. Ses figures sont en grande partie des effigies, elles sont monumentales et rem­plissent bien le champ circulaire. On ne trouve d'inscriptions sur aucune de ses médailles. Il renonce volontiers à la représentation des vêtements et ac­corde toute son attention au modelé fidèle du visage représenté. Parmi les médailles exécutées dans ses dernières années, ce sont les portraits qui sont mieux réussis. L'effigie de la femme âgée, coiffée d'un fichu, est fort belle. Nous n'avons appris que récemment qu'elle repré­sentait une parente proche de l'artiste (fig. 37), M me Etienne Káposztás, née Susanne Ferenczy. 12 Bien que dans les dernières années le style et la composition de Ferenczy soient devenus plus lâches et que ses figures soient devenues plus réalistes, l'influence des modèles antiques peut toujours se retrouver. La figure de femme symbolisant le Dévouement, (fig. 39), figurée sur le revers du portrait du pape Pie VIII, a une ressemblance frappante avec le revers de la médaille antique exécutée en honneur de M. Antonino Filosofo 13 (fig. 40), la face de la médaille, l'effigie ébauchée du pape témoigne cependant de la conception artistique moderne de Ferenczy (fig. 38). 14 C'est dans ses dernières années qu'il a exécuté la médaille équestre, re­présentant un guerrier luttant avec un serpent, qui est l'allégorie de la vie de l'artiste (fig. 43). Ferenczy se représente lui-même en guerrier assis sur un cheval affaissé. Avec sa main gauche il étrangle un serpent géant s'enroulant sur un cheval et symbolisant ses ennemis, et de sa main droite il tient une hache. La composition de cette médaille se rattache elle aussi à des idées anti­ques 15 (fig. 44), mais on peut y retrouver en même temps de nombreux traits individuels. La disposition des personnages dans le champ circulaire est bien résolue, la composition est plastique et concise. Les quelques médailles qui nous sont parvenues témoignent du don de médailleur de Ferenczy, talent fort au-dessus de la moyenne. Il est fort regrettable qu'il n'ait pas travaillé davantage dans ce domaine. Il ne s'est probablement pas rendu compte quelle oeuvre durable il réussit à créer avec ses médailles. Ses qualités de médailleur sont plus tangibles si nous les 12 La photographie, en possession de la famille Ferenczy, nous a permi d'identifier le modèle de l'effigie. 13 Voir Erizzo: op. cit. le revers de la médaille de Tito, p. 191. 14 Ferenczy a dû exécuter la médaille probablement en 1846, à l'occasion de la mort du pape Pie VIL Le vêtement de la figure rappelle la médaille du sculpteur italien Mercan­detti, représentant le pape Pie VIII, conservée à la Galerie du Primat à Esztergom. 4 Bulletin 49

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