Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 2. (Budapest, 1948)

Balogh, Hélene: Gravures sur Bois romaines de la fin du XVe siecle

GRAVURES SUR BOIS ROMAINES DE LA FIN DU XV e SIÈCLE Une des plus belles pièces du XV e siècle de notre cabinet d'estampes se trouve être une gravure sur bois italienne 1 de grandes mesures provenant de la collection Esterházy. Elle éveille l'attention tant par son thème que par ses qualités artistiques. Nous y voyons deux compositions distinctes donnant l'illusion d'être posées comme des feuilles séparées sur le fond rayé rappelant le bois veineux; l'une représente la rare scène du Quo vadis, l'autre le martyre de saint Sébastien. Elles sont flanquées des deux côtés par les traces des pieds du Christ portant chacune un rouleau avec une inscription, placé dessus de la même façon illusioniste. L'assemblage insolite des deux thèmes explique du même coup la destination du bois: c'était une feuille commemorative de la basilique Saint-Sébastien de Rome destinée aux pèlerins. Dans cette vieille église on garde jusqu'à nos jours l'ancienne pierre portant la trace des pieds du Christ 2 et c'est d'elle que relevait également la chapelle Domine quo vadis située non loin de là (S. Maria ad Palmas). La basilique Saint-Sébastien était depuis les temps les plus reculés un des principaux sanctuaires du monde chrétien; les cata­combes qui s'étirent sous ses dalles furent la première sépulture de saint Paul et de saint Pierre et un grand nombre d'autres martyrs célèbres y ont été ensevelis. L'église peut se targuer d'innombrables reliques et d'indulgences exceptionnelles: il est donc naturel qu'elle fut toujours le centre des pèlerinages de Rome. On distribuait vrai­semblablement notre feuille aux pèlerins qui y affluaient en grand nombre et qui l'emportaient en souvenir. Par suite de son grand format elle pouvait même servir à la décoration des murs. Les compositions que l'on voit sur la gravure ne sont pas les idées originales du xylographe mais les copies d'excellentes peintures se trouvant autrefois aux lieux de pèlerinage. La remarquable composition d'une part, les erreurs de dessin dans la repré­sentation des sbires de la scène du martyre de saint Sébastien de l'autre, viennent à l'appui de cette assertion. Le graveur n'a pas pu suivre fidèlement le tableau original dans tous ses détails. L'intérêt de notre gravure, par contre, réside justement dans le fait qu'elle garde, malgré sa forme esquissée et simplifiée, la composition de peintures romaines diparues du XV e siècle. Rien n'a. en effet subsisté de l'aménagement intérieur de cette époque de la basilique Saint-Sébastien ni même de celui de la chapelle Quo vadis. Après les transformations que lui fit subir le cardinal Scipion Borghèse en 1612 l'église Saint-Sébastien perdit même sa structure originelle de basilique. Les auteurs des guides ne mentionnent guère non plus ses décorations artistiques. Panciroli décrit par contre exactement dans son guide de Rome (1600) la chapelle Quo vadis 3 : ,,Qvi fu propriamente il luogo, corne si vede da vna pittura antichissima sopra délia porta di quella Chiesa, doue Christo apparue à s. Pietro, quando vscito di prigione con l'aiuto 1 No. d'inventaire: 5042 (Dans la collection Esterházy: E. N. 35, 7). Dimensions: 300 X 415 mm. Sa filigrane: C. M. Briquet : Les filigranes, III, Paris, 1907. Nr. 10 719. (Elle est plus proche de cette filigrane, qui fût employée aussi à Rome). Bibl.: S. Melier: XV. századi fametszetek a Szépművészeti Múzeumban (Gravures sur bois du XV e siècle au Musée des Beaux Arts). Művészet, 1914, p. 448. (, Gravure sur bois romaine de la fin du XV« siècle-'.) 2 Au moyen âge elle se trouvait placée dans ,,1'altar reliquiarum" situé au milieu de la basilique. (O. Panvinius : De praecipvis vrbis Romae sanctioribusq; basilicis, quas Septem ecclesias uulgo uocant, Liber. Romae, 1570, p. 99.) Au sujet de l'église Saint­Sébastien cf.: Panvinius: Op. cit. p. 96—100; O. Panciroli: Tesori nascosti dell'alma città di Roma. Roma, 1625, p. 663 — 664; P. Felini: Trattato Nuovo délie cose maravigliose dell'alma città di Roma. Roma, 1625, p. 25 — 26 (avec une image de l'ancienne basilique gravée sur bois); Qrisar H. : Die römische Sebastianuskirche. Römische Quertalschrift. IX, 1895, p. 409- 461. 3 O. Panciroli:! tesori nascosti nell'alma città di Roma. Roma, 1660, p. 547 — 548; II e édition: Roma, 1625, p. 666 (,,e sopra la porta maggiore staua in pittura quest' appari­tione").

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