Hedvig Győry: Mélanges offerts a Edith Varga „Le lotus qui sort de terre” (Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts Supplément 1. Budapest, 2001)

HEDVIG GYŐRY: Un collier amarnien a Budapest

pavot / lotus 20 ou au bleuet 21 , ou encore à la grenade tout comme il est pos­sible qu'il ait été considéré comme purement décoratif mais en même temps protecteur et bienfaiteur 22 . La décoration du corps de ce pendant favorise cependant quelque fois plutôt l'interprétation comme capsule de pavot (voir exemple ci-dessus), d'autant plus que sur les représentations dù Nouvel Empire, la fleur de pavot est régulièrement associée au bleuet et à la man­dragore 23 . Ces dernières plantes étaient aussi volontiers façonnées parmi les amulettes de l'époque amarnienne. Naturellement les mêmes arguments peuvent être avancés pour le lotus dont les pétales et les feuilles étaient de même fab­riqués en faïence pour l'assemblage des colliers et des collets ousekh, bien que le sommet ait probablement été fait d'une manière plus similaire aux signes hiéroglyphiques dans le cas du rhizome de lotus. Le spécimen le plus ancien vient de la nécropole d'Esna, daté dans la pub­lication de la Deuxième Période Intermédiaire 24 . Cette datation semble cepen­dant être prématurée en comparaison des autres pièces. En effet, ces pendants sont datés des 18-25 c dynasties. Ils constituent des éléments de colliers, collets et boucles d'oreilles. Ils ont en général été enfilés la tête en bas. Ils ont pu rem­plir la fonction de perles simples 25 , de pendants ou de franges. Tant que la détermination de la forme est aussi incertaine, toute interpréta­tion moderne ne peut être qu'approximative et hypothétique. Il est également possible que les Egyptiens lui ait attribué un sens général, y voyant un fruit comportant beaucoup de graines, qui après une consommation importante menait à l'ébriété ou à un état agréable et qui au travers de la transe 2i> per­mettait d'imaginer une vie nouvelle. Cette idée de renouvellement semble être 20 Le pavot p. ex. C. Andrews, Ancient Egyptian Jewellery, London 1996, p. 113, fig. 93, en or, le calice avec la décora­tion du réseau, les pétales avec des lignes parallèles, qui rendent probable l'interprétation portant sur la coque du pavot ; du temps de Seti II. 21 Voir p. ex. C. Andrews, Ancient Egyptian Jewellery, London 1996, p. 127, fig. 110 = T. Davis-G. Maspero, The Tomb of Siptah, London 1908, p. 36. = Keimer, op. cit. (note 14). Bd. If, p. 32, en or ; du temps dc Seti II., de la même tombe que le précédent. 22 Voir p. ex. C. Andrews, Ancient Egyptian Jewellerv, London 1996, p. 36, fig. 27. Le pendant du bleuet est façonné par un calice en or avec la décoration des sépales caractéristique des mandragores. 23 P. ex. P.E. Newberry, Extracts from my note-books, PSBA 5122 (1900), pp. 142-154; Schoske-Kreissl-Germer, op. cit. (note 8), p. 81. 24 Dows, op. cit. (note 17). 25 Vercoutter, Mirgissa I, Paris 1970, p. 336, fig. 35, p. 345. 26 Pour l'opium contenu dans la capsule du pavot cf. R.S. Merilles, Opium Trade in the Bronz Age Levant, Antiquity, 36 (1962), pp. 287-292 ; quant au lotus, voir. M. L. Ryhiner, L'offrande du lotus dans les temples égyptiens de l'époque tar­dive, Brussels 1986, pp. 31, 43, 53.

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