Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 125-132. (Budapest, 1989-1990)
TANULMÁNYOK - ESSAYS - Le Calloc'h, Bernard: Alexandre Csoma de Kőrös n'est pas mort du paludisme
5) Il n'a certainement pas pensé au fait qu'une grande fatigue comme celle occasionnée par le voyage depuis Calcutta et surtout par l'ascension de plus de deux mille mètres de dénivellation en quelques jours, peut contribuer à réveiller un mal ancien, qu'il s'agisse du paludisme ou de tout autre chose, notamment chez un sujet affaibli par l'âge et les privations. 6) Il n'a prescrit aucune médication, se bornant à proposer à son malade „de prendre quelque médicament", sans même indiquer lequel, comme s'il suffisait d'avaler un remède quelconque pour combattre un mal probablement aussi grave que celui qui a envoyé Csoma à la mort. 7) Lorsque ce dernier s'y est opposé, disant qu'il pourrait guérir sans l'intervention de la phamacie, il n'a pas fait efort pour lui intimer l'ordre de se soigner. Il le reconnaît lui-même et déclare le regretter. 8) Un point est particulièrement révélateur: Alexandre Csoma lui avoue qu'il a déjà souffert d'accès de fièvre dans le passé, ce que jusque là, avec sa discrétion coutumière, il n'avait jamais dit à persone. Il s'en est tiré à chaque fois, assure-t-il, sans faire appel à aucun remède. Cela prouve certainement sa robustesse, mais cela nous révèle aussi que le climat tropical a porté à sa santé des coups répétés qui n'ont pas manqué de l'ébranler. Contraint de vivre au Bengale depuis qu'il est descendu de l'Himalaya, il n'est pas resté insensible à son climat débilitant, et sa vigueur native a sans doute été sérieusement éprouvée, au moins au bout de plusieurs années. Nous savons, en effet, par le rapport trés circonstancié du docteur James G. Gerard, qu'en septembre 1828 Csoma de Kőrös était „en excellent état de santé". Certes, le Hongrois lui a confessé avoir été malade précédemment et s'être soigné...à l'eau de vie. Cela lui a, parait-il, bien réussi. Mais il s'est promis de ne pas récidiver en cas de nouvelle maladie, de crainte d'être accusé d'ivrognerie par les habitants de Kanam. Cette eau de vie que le docteur Gerard, écossais de vieille souche (il était né à Aberdeen, patrie du whisky) déclare „presque aussi bonne que le whisky d'Ecosse", était un marc fabriqué à partir du raisin local. Il est évidemment impossible de deviner quel mal au juste elle a pu „guérir". Mais je suis tenté d'en conclure que décidément Csoma était une forte nature, puisqu'elle semble ne lui avoir pas fait de mal, à défaut de lui avoir vait réellement du bien. Quant à Victor Jasquemont, qui le visite deux ans plus tard, il ne remarque aucune déficience physique, si ce n'est que son hôte grisonne déjà à la quarantaine. Il ne fait aucune allusion à sa santé. Comme il a fait des études de médecine, qu'il parle souvent santé dans son journal et qu'il s'y interesse de près, on peut raisonnablement penser que son mutisme est pour Csoma une manière de certificat de bonne santé. Il en va encore de même lorsque le savant sicule adresse sa lettre du 18 juillet 1835 aux professeurs du collège de Nagyenyed: „Je dois une grande reconnaissance à la providence divine, déclare-t-il, de n'avoir jamais été malade" 31 . Sans doute faut-il le croire, même si nous savons que le mot „jamais" est de trop puisque nous sommes informés du contraire par Gerard. 31 „Nagy hálával tartozom az isteni gondviselésnek, hogy soha beteg nem voltam". Cité par Térjék dans emlékek Körösi Csoma SándorróP', MTA könyvtára, Budapest 1984, page 131. Beech wood house