Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 125-132. (Budapest, 1989-1990)

TANULMÁNYOK - ESSAYS - Le Calloc'h, Bernard: Alexandre Csoma de Kőrös n'est pas mort du paludisme

était néanmoins suffisamment établie pour constituer, en tout état de cause, le médicament le meilleur, ou si l'on préfère, le inoins mauvais, en l'absence de sulfate de quinine convenablement dosé. Mais -il faut le redire- dans son rapport à Bushby, il n'écrit jamais le nom de la malaria. Mieux encore, il n'en évoque même pas l'éventualité. Et c'est ce qui me parait devoir expliquer qu'il ne fasse aucune allusion à l'emploi du quinquina, sous une forme ou une autre. Il dit qu'il a invité son hôte „à prendre quelque remède", mais il n'en précise ni le nom, ni les caractéristiques, ni la spécificité. Or, à cette date, le quinquina est le seul médicament spécifique du paludisme, singulièrement lorsque le malade est en crise aiguë. Si vraiment il était ce „médecin habile et expérimenté" dont nous parle William W. Hunter, si vraiment il eut à coeur de fournir à son ami „toute l'attention que la science médicale et une vénération admirative peuvent suggérer" M , comment expliquer que, ayant, pense-t-on, déterminé le mal, il n'aurait pas aussitôt prescrit le remède? Il faut exclure l'idée qu'il aurait pu ne pas avoir sous la main de quinquina ou d'angusture. Tous les médecins, à l'époque, en avaient en Inde. D'ailleurs, il n'aurait pas manqué de souligner le fait qu'il en était démuni, si tel avait été le cas, ne serait-ce que pour excuser son impuissance, lors de la rédaction de son rapport au gouvernement. C'est pourqui, si Campbell ne cite pas le nom de l'un ou l'autre de ces médicaments, c'est tout sim­plement parce que, selon lui, Alexandre Csoma de Kőrös n'avait pas le paludisme. Voyons donc à présent les différents éléments cliniques qui permettent d'ordinaire de diagnostiquer cette maladie: A) CARACTERISTIQUES GENERALES - intermittente ces accès fébriles. Le récit de Campbell ne laisse pas de doute. Ce fut le cas de Csoma de Kőrös, qui connut au moins deux périodes de rémission. - espacement défini entre chaque accès (d'où les expressions de fièvre tierce ou de fièvre quarte). Il y a bien, en effet, espacement, mais celui-ci n'a pas la régularité qu'il a d'ordinaire dans le palud­isme. Autant qu'on en puisse savoir d'après les propos peu explicites de Campbell, il y a eu intermit­tence, mais non pas ce phénomène de récurrence systématique qui caractérise le paludisme. - incubation de dix à vingt jours. Nous avons vu précédemment que la période habituelle d'incubation rend conjecturale l'idée d'une piqûre survenue pendant la Uaversée du Terai, mais n'exclut pas, bien sûr, que celle-ci ait eu lieu à un autre endroit de l'itinéraire. - apyréxie complète pendant les périodes de rémission. Le texte de Campbell n'est pas clair, mais il ne semble pas que cela ait été le cas pour Csoma. B) PREMIERE PHASE, DITE PHASE DE FROID - malaise général et sensation de faiblesse. Au récit de Campbell, il n'est pas du tout évident que Csoma ait alors ressenti un malaise général accompagné de sensation de faiblesse. C'est dans cette période, en effet, que le voyageur hongrois se montre le plus prolixe, au point d'en surprendre son hôte, qui le connaissait comme un être habituelle­ment peu comunicatif, et même plutôt renfermé. - fièvre persistante. Elle existe bien, mais ne parait pas avoir été persistante dans les premiers jours. - douleurs abdominales. William W. Hunter, op. cit., page 25.

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