Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 117-120. (Budapest, 1987)

TANULMÁNYOK - Le Calloc'h, Bemard: Orvos volt-e Körösi Csoma Sándor? (francia nyelven)

bouddhique, de l'anatomie mystique des Tantras, et des conceptions humorales qui prédominent dans l'ayurvedisme. Cette synthèse a fini par rendre relativement cohérent un ensemble dont les composants disparates étaient parfois incompatibles en bonne logique. C'est assez dire que le Susrutasamhitâ n'est pas un livre quelconque, une oeuvre littéraire qu'on lit pour se délasser. La présence de ce véritable Corpus de l'Ayurveda dans les bagages d'Ale­xandre Csoma de Kőrös nous confirme dans le sentiment que rien de ce qui concernait la médeci­ne de son temps ne le laissait indifférent, tant était vif l'intérêt qu'il avait pour les problèmes de santé et de thérapeutique. De toute manière, qu'il l'ait emporté avec lui alors qu'il s'apprêtait à franchir l'Himalaya et à entrer au Tibet, ne saurait relever du hasard, puisque les livres qu'il avait rangés dans ses malles résultaient de la sélection sévère qu'il avait dû opérer lui-même soigneuse­ment avant son départ de Calcutta. Un fait est donc acquis: à côté de la Bible et d'autres ouvrages chrétiens en plusieurs langues, à côté de dictionnaires et de grammaires, de textes classiques grecs et latins, il avait délibérément choisi d'avoir toujours à portée de la main l'ouvrage de base de la médecine indienne. VI. IL A TRADUIT LA MAHAVYUTPATTI La Mahavyutpatti, ou traité de la grande connaissance, est un vocabulaire de tous les termes en usage dans les ouvrages bouddhiques. C'est une manière d'encyclopédie méthodique des idées et du savoir, par le moyen des expressions qui sont utilisées à leur propos. Elle fut compilée en sanscrit pour la première fois au IX-ème siècle par des pandits cachemiriens, puis traduite pres­que aussitôt après, sous le règne du roi Ralpatchen (tib. : Ral-pa-can) par deux grands érudits tibé­tains dont les noms nous sont connus, à savoir Kawa Paltsek (tib. : Ska-ba Dpal-brcegs) et Chogu Luigyaltsen (tib.: Cog-ro Klui-rgyal-mchan). Alexandre Csoma de Kőrös en entreprit la traduction en anglais peu après son arrivée à Calcutta en mai 1831, et la poursuivit pendant toute la période où l'impression de son dictionnaire et de sa grammaire exigea sa présence dans la capitale indienne. Quand il l'eut achevée, il la présenta au secrétaire de la Société asiatique du Bengale, James Prinsep, lequel jugeant ne pas avoir assez de moyens financiers pour la publier sur les fonds de la société, demanda au gouvernement géné­ral de lui accorder une subvention. Mais celle-ci fut refusée. Les autorités anglaises de l'Inde ne voyaient pas l'intérêt pratique immédiat d'un tel ouvrage. Le travail de Csoma resta donc inédit, et il le resta pendant soixante-quinze ans, jusqu'à ce qu'il soit redécouvert en 1908. Le secrétaire de l'époque, Edward Denison-Ross, décida alors d'en reprendre l'édition. Pour mettre le texte définitivement au point et l'améliorer encore, il confia la tâche de revoir entièrement le travail du savant hongrois au Dr Satish Chandra Vidyäbhusana, professeur de sanscrit, qui se fit aider par le bibliothécaire de la société, Babu Surendranath Kumar. La premiè­re partie en parut dans le quatrième volume des Mémoires de la Société Asiatique en 1910 (pages 1 à 127). La suite de l'édition traîna tant et si bien en longueur qu'elle ne s'acheva qu'en 1944. Cette seconde partie était due au professeur S.K. Chatterjee et présentée avec une introduction du Dr Kalidas Nag, qui fut le secrétaire de la société de 1942 à 1947. Or, sur les deux cent soixante et onze chapitres qui la composent au total, la Mahavyutpatti n'en compte pas moins de dix-sept ayant trait au vocabulaire et aux expressions propres aux scien­ces médicales. L'anatomie, l'embryologie, le souffle (la respiration), la pathologie, la thérapeuti­que, y sont représentés sous des formes variées. Ce n'est pas assurément un ouvrage de médecine, au sens propre du terme, mais il n'en fournit pas moins une nomenclature étonamment détaillée et complète, dans les domaines les plus divers de la physiologie et de l'anatomie. Pour en juger, sans entrer par trop dans des détails qui deviendraient vite oiseux, qu'il nous suffise ici de relever le contenu des dix-sept chapitres en question:

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