Palla Ákos szerk.: Az Országos Orvostörténeti Könyvtár közleményei 42. (Budapest, 1967)
Sournia, J. C.: Pierre Franco et la Chirurgie Française de la Renaissance
autre, nous subissons involontairement une sorte d'impérialisme en adoptant des mots étrangers déformés ou mal compris, ou en leur donnant un sens qu'ils n'ont pas dans leur langage originel. Finalement notre parler scientifique reste mal adapté à une réalité mouvante, il perd sa précision, et il devient une entrave non seulement à la compréhension, mais aussi au progrès. La médecine ni la France ne sont seules à déplorer ces graves imperfections; toutes les sciences et tous les pays se heurtent aux mêmes differencultés. Puisque nous sommes sur un terrain épistémologique, j'évoquerai une aventure chirurgicale qui arrive un jour à FRANCO. On dit volontiers de lui qu'il est un des fondateurs de l'urologie, et qu'en particulier il inventa le premier la cystostomie sus-publienne. D'abord FRANCO ne fut pas qu'un urologiste, il ne fut pas davantage le premier urologiste, et ensuite a-t-il vraiment inventé cette cystostomie? D'ailleurs cystotomie serait le terme le plus juste. Ecoutons son récit. FRANCO procédait à l'ablation d'un calcul vesical chez un enfant; l'instrument introduit dans la vessie par l'incision perineale latérale habituelle ne parvenait pas à saisir la pierre, même avec l'aide du doigt introduit dans le rectum, qui essayait de guider le calcul. L'enfant souffrait et hurlait, les parents désespérés préféraient ou que l'on abandonnât l'opération, ou même que l'enfant mourût, plutôt que le voir plus longtemps soumis à ce supplice. FRANCO prit une décision qu'il jugea hérïoque, il incisa la paroi abdominale au-dessus du pubis, ouvrit la vessie, fit facilement l'extraction de la pierre, et l'enfant guérit sans complication. Le chirurgien audacieux avait eu une illumination mais qui ne se renouvela pas, car il conclut que cette intervention étant dangereuse il ne pouvait pas la recommander, et pour sa part il ne la renouvela jamais. Aux yeux mêmes de FRANCO cette cystotomie sus-publienne avait été un procédé de dépannage, de détresse, il n'en avait pas fait une méthode. Ce qu'il avait trouvé n'avait aucune valeur, puisqu'il ignorait avoir trouvé quelque chose. Et pourtant si l'on tient compte des techniques chirurgicales de l'époque et de l'absence d'asepsie, rien ne s'opposait à ce que l'ablation du calcul à vessie ouverte sous le contrôle de la vue n'entrât dans la pratique. Certes l'inoculation du péritoine était à cette époque toujours mortelle, mais FRANCO n'avait pas ouvert