PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 94 ­de départ dans la comparaison avec les bro- de broderie Iure et d'en analyser revolution, carts de dessins et d ornements analogues et Nous nous contentons ei-aprés d'analyser les avec les revétements en carreaux de faience broderies turques anciennes de Hongrie, et portant souvent des dates exactes. cela en caractérisant ces pieces non Seide­ll n'est pas de notre täche d'indiquer ment en elles-mémes, mais encore comme ici les cáractéristiques générales du style représentanles de leur type. Broderies turques. Nos informations les plus anciennes relatives ä l'existence de broderies turques remontent au XVI e siécle. Belon mentionne en 1588 que les femmes turques, dans l'iso­lement du harem et dans leur loisir font des broderies dont il loue la beauté et le travail exquis. 21 9 En 1562, ä un concours de tir ä l'arc, le vainqueur fut primé de serviettes brodées. 22 0 Parmi les images de Nicolai nous voyons aussi des fichus tour­nés aulour de la taille ou autour de la télé, — tout á fait ä la mode de nos jours — d'un dessin á fleurs. 22 1 Toutefois il lie peut étre établi, sur la base des images, si le des­sin est tissé ou brodé. Des fichus brodés á fleurs provenant de la mérne époque sont conservés aussi par les collections publi­ques turques mentionnées dans la note 217. Étant donné que nous ne connaissons pas de broderies turques antérieures au XVI e siécle, et que les broderies se servent d'ornamentalions témoignant d'influences byzantines et persanes, il parait probable que le genre de broderie connu aujourd'hui n'a fleuri chez les Turcs qu'ä la suite de leur grande expansion, — de 1'absorption de peuples et de civilisations étrangers — en tout cas seulemenl aprés la prise de Byzance. C'est un phénoméne général dans l'histoire des civilisations que la broderie se présente relativement tard, aprés que le lissage a alteint un assez haut degré de technique el d'art. Les Turcs, peuple d'éleveurs de mou­tons. habitant sous la tente, étaient exercés sans doute depuis les temps primitifs aux travaux textiles. En dehors du lissage c'est dans les travaux d'application, dans la pro­duction de tapis noués qu'ils avaient acquis une grande facilité et un haut degré d art, mais leurs broderies — s'il y en avait — auront été sans doute des travaux assez sim­ples, éventuellement d'un caractére géomét­rique, par eonséquent, différant des travaux qui nous intéressent du point de vue le la comparaison. 21 9 Belon: Observations de Plusieurs singula­ritez et Choses mémorables. 1588, p. 403. (Cité par Waee, o. c. I. p. 34.) 22 0 Foster Edward Seymour: The Turkish let­ters of Ogier Ghiselin de Busbecq (Les letlres tur­ques d'Ogier Ghiselin de Busbecq), Oxford, 1924. p 134. 22 1 Nicolai, o. c. p. 65. — Le mérne auteur men­Sans tenter ici la solution du probléme compliqué et peu éludié jusqu'ici de la question de l'origine de la broderie tur­que, nous désirons seulement signaler que ces broderies avaient puisé des ornements d'une part, dans les arts voisins (cérami­que, tapis, etc.) d'autre part, dans les tissus de peuples étrangers. Les dessins de bro­deries montrent sans doute le plus d'affi­nité aux dessins des tissus (brocarbsf) et des tapis turcs, mais ils présentent aussi des traits communs avec les dessins des carreaux de faience et d'autres faiences pro­bablement de la mérne époque. Ce fait suf­firait ä lui seul ä ce que l'origine des ornements ne soit pas cherchée par­mi les Turcs d'Asie. II est probable que ce produit artistique ait obtenu sa forme dé­finitive et caractéristique alors que les Turcs se trouvaient au zénith de leur puis­sance, de mérne que leurs monuments d'architecture présentent les influences de la civilisation ancienne riche et variée des peuples et des territoires absorbés et con­quis. Cela explique que nous trouvions dans les broderies turques, en dehors du bvzan­lin, des traditions et des attaches ornementa­les sassanides, perses, mahométano-maures­ques, égyptiennes et chinoises, — pour ne signaler que les plus importantes. 22 2 Cepen­dant une étude plus approfondie démontre­rait certainement des influences copto-hellé­niques, indiennes, et autres, ainsi que, dans les travaux plus récents, les traces des influ­ences artistiques d'Europe, trés intenses et continues ä partir du XVH e siécle. Wace explique l'origine du type des bro­deries turques présentant des affinitás avec les dessins de brocarts, par le fait que les soies de Brousse et les velours tissés de fils d'or trés coűteux ont été imités par des brode­ries de sorte que les gens moins aisés et habi­tant loin purent également se procurer au moins les imitations des brocarts désirables. 223 Selon son avis ce type se retrouve surtout sur des couvertures, des rideaux (?) mais c'est tionne que les femmes turques, et les femmes grec­ques et perses vétues ä la mode turque, couvreut leur tété de fiebus de soie de couleur. (p. 129.) Les femmes de Karamanie font aussi de belies bro­deries pour la vente. (p. 139.) 22 2 V. ä oe sujet: Bessert: Geschichte des Kunst­gewerbes, (Histoire des Aris décoratifs.) IV., p. 38. 22 3 Wace, o. c. p. 37.

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