PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)
PARTIE HISTORIQUE
- 90 loiiilains de l'Occident. En 1648 G. Rákóczi I e r envoie par ses ambassadeurs une housse de skofium en velours rouge á Arpajon qui était l'ambassadeur de France ä la cour de Pologne. 20 0 Aux XYF et XVIF siécles, la broderie turque dévait également étre en vogue en France, car un testament i'rancais de 1599 fait mention d'une couverture piquée (probablement une courtepointe) importée de Turquie, comme d'une piéce de. grande valeur, 20 1 et dans l'inventaire successoral du cardinal Mazarin figure un nouveau terme pour indiquer un certain genre de dessin á fleurs, qu'on désigne du terme «a la turquesque », 20 2 II est remarquable qu'en France, la cour faisait broder des vélements ä Constantinople mérne aprés la morl de Colbert, 20 3 et que Henri IV, roi de France, éprouva une grande joie lorsqu'il recul en cadeau une chaire ornée de broderie turque, ce qui passait alors pour une nouveauté. 20 4 La Lille de l'empereur Maximilien, niorte comme gouverneur des PaysBas, disait siens jusqu'á quatre coussins brodés, et l'inventaire successoral observe qu'ils étaient « ouvragés de Turquie». 20 5 II se peut que ceux-ci passérent en sa possession par rintermédiaire hongrois. Nous voyons done qu'á l'époque oü la broderie turque trouvait chez nous porté ouverte, eile était déjá en vogue á l Occident. Ainsi il est d'autant plus facile ä comprendre sa grande vogue dans notre pays, puisqu'il ne s'agissait pas d'un courant opposé á l'Occident, mais plutőt renforcé par celui-ci. Les diverses influences orientales qui jouaient un rőle considérable dans toute l'Europe dans la mode des textiles des XVI e et XVII e siécles, s'y propageait en partie de chez nous, en partie par nous. D'autre part.il est certain que nous púines recevoir, d n l'Occident ä notre tour, du moins des mulants dans ce sens. II est caractéristique que dans un inventaire de Styrie, daté de 1649, figure 20 0 Lukinich I.: op. c., p. 121. note 86. 29 4 Dreger, op. c. p. 232. 20 2 Farcy, Louis de: La Broderie du XB stiele jusqida nos jours. Angers, 1890 p. 63. 29 3 Dreger, op. c. p. 232. 204 Farcy, op. c. p. 63. 29 3 Ibid. 20 6 Geramb-Mautner : Sieirisches Trachtenbuch. (Livre des costumes de Styrie.) I., Graz, 1932. p. 401 29 7 Ibid. 29 8 Horvátb IL: op. c. p. 208. 29 9 Schreiber, Georg: Das Türkenmotiv und das deutsche Volkstum. — (Les motifs turcs et l'elhnie allemande.) — Volk und Volkstum. — Vol. III. p. 39 et 44 et seq. 21 9 Deux nappes, provenant d'églises sont publiées par L. Lábek , comme bors-texle de son ouvrage intitule «Ovzniku a vyvoji lidovich vysivek v sirsim Plzensku.» (Les commencements et le développemenl de la broderie populaire aux alenlours de Pilsen.) Vydalo Narodopisné Muzeum Plzenska, 1925. «... ein grüen tüechene Zappra sehr auf hungrisehe Manier geslicklit .. .» (une housse en drap vert, brodé tout á fait á la maniére liongroise.), 20 6 par quoi il faut sans doule entendre une broderie différente des travaux d'Europe Occidentale. de slyle turc général chez nous sur les couvertures de seile. C'est encore en ,Styrie que les habits turcs ont été adoplés avec les allérations subies en Hongrie, avec d'autres vétements hongrois. 20 7 A cet égard, c'est encore le livre de tournois de Ferdinand de Tyrol qui est caractéristique, et qui conlient des gouaches représentant les tournois «ä la hussarde» organisés enlre 1548 et 1557 á Prague, ä Pilsen, et ä Yienne; on y voit enlre autres le général Lazare Schwendi dans un équipement turc magyarisé. 20 8 En Allem agne on rencontre de nombreux exemples des influences turques popularisées. 209 Au début du XVIII e siécle, on a fait aussi en Bohémé des couvertures brodées trés ressemblantes aux nőlres sous le rapport de l'ornementation. 21 0 II est á supposer que c'est par rintermédiaire de la Haute Hongrie que des ouvrages turcs ont pénétré en Boheme; á cet égard, il est caractéristique que Mme Trzaczkv(?), issue de la famille des Frangepan, qui vivait avec son mari á Stráz en Moravie, ait fait broder par une femme turque un rideau, en 1573. 21 1 Parmi les nationalités vivant en Hongrie, c'est dans les souvenirs matériels et dans les chroniques des Slovaques qu'il y a des données témoignant de ce qu'ils adoptérent aussi directement des influences turques; et ils en adoptérent sans doule beaucoup par l'intermédiaire de la broderie seigneuriale hongroise ancienne. 21 2 C'est de la possibilité de l'adoption directe que témoigne la chanson populaire slovaque dans laquelle il s'agit d'une filletle appelée Katarinka qui, rentré avec son frére de la caplivité turque, fait á la maison des travaux «brodés d'or et d'argent». 21 3 24 4 Fr. Sasinek, Slouensky Letopis, 1879., p. 781. par Socbán, Pavel, Turci v. Uhrách a slovenská ornamentika. Nase Slovensko, I. p. 289—295 24 2 L'analyse de l'influence exereée sur les broderies populaires slovaques de Haute Hongrie par les broderies seigneuriales bongroises anciennes est une táche que nous nous proposons d' accomplir. C'est sur la fig. 14. de l'ouvrage de Prazák, Wilhelm: Slovakiscbe Volkskunststickereien (Broderies populaires slovaques) Plauen, i. V. 1935. que nous irouvons un exemple caractéristique montrant que sur les broderies slovaques, les motifs turcs sont employés avec les allérations présenlées aussi par les ouvrages seigneuriaux de Haute Hongrie. A la page 44 de cet ouvrage, l au leur mentionne en effet ce rapport, sans indiquer cependant que ces ouvrages seigneuriaux anciens représentent la création de l'esprit et de l'art bongrois. A la page 52, l'auteur signale, sur une broderie slovaque faite enlre 1880 el 1890, la connexion du dessin el des couleurs avec les travaux turcs. 24 3 Slovenské spevy, I. caliier 4., p. 149.