PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

- 88 ­mension el rornementation, ou d'autres ca­ractéres, des ouvrages de ce genre destinés dans cette époque ä un usage laic. C'est précisément pourquoi — abstraction faite de quelques ornements ayant trait ä la reli­gion — les nappes des temples calvinis­tes présentent une image fidéle de l'art textile laic de leur époque. Et comme — ä la suite des orages de notre histoire,— trés peu de ces ouvrages subsistent en possession de partieuliers ou de musées, nos connais­sances sont basées. dans ce domaine, en pre­mier lieu sur les ouvrages se trouvant en possession des églises, malgré toules les vi­cissitudes en quantité considérable. Au point de vue scientifique, ils présentent vis-á-vis des broderies deslinées ä l'usage la'ic cet avanlage qu'en général, avec le nom du do­naleur, la date de la donation y était brodée de sorté que ces travaux peuvent servir aus­si a délimiter la date et le lieu d'origine des motifs, du style, de la broderie elc. Les procés-verbaux des visites ecc­lésiastiques présenlent des sources fm­portantes des souvenirs souvent dispa­rus aujourd'hui de nos trésors ar­tistiques ecclésiastiques. Dans la «canonica visitatio» des temples proteslants, nous trouvons des données des plus intéressantes indiquant ä quelle date quelles espéces de broderies turques ont passé en possession de ces églises. Ainsi selon un proces ver­bal de visite ecclésiastique de Beckova, datée de 1649, le temple luthérien de Bec­kova posséde lui aussi «un fichu turc, en batiste, brodé. d'or». 18 5 Le procés-verbal d'une visite ecclésiastique de 1736 fait men­tion d'«une grandé nappe de toile bulija, ornée de broderie turque faite de plusieurs sortes de soie» 18 6 et selon une donnée du procés-verbal dréssé en 1759 au lemple cal­viniste de Szendrő (comital de Borsod), il s'y trouve «une housse de soie rouge ... eap­turée par nos glorieux ancétres a la bataille de Belgrade.» 18 7 II semble qu'il était de cou­tume assez générale de faire offre ä l'ég­lise de housses prises ä l'ennemi. Au temple calviniste de Sárpatak, on emploie toujours une couverture qui avait servi autrefois de couverture de seile au chaneelier Mihály Teleki, et que nous présentons fig. 147. liest remarquable que mérne bien aprés l'époque de la domination turque, des temp­les calvinistes ou unitariens recevaient en 18 5 Sochan Pavel: Staré koslolné rucha v cirk­vách evanjelickyck dolnotrencianskeho kontubernia. (Anciens vétements cultiques dans les iemples pro­testants de Sous-Trenesén.) Slovensko Pohl'ady 1907. p. 53-58. 18 6 Diclionnaire des chartes, au mot «buja». 18 7 Szuhay, Benedek: Az egyházlátogatás. (La vi­sitation ecclésiastique.) Miskolc, 1900. — p. 183. 18 8 Kelemen Lajos: Adatok a kolozsvári unitárius cadeau de leurs íidéles des nappes brodées turques. Le fait mérne que les travaux des pa'iens liais étaient considérés mérne pendant la domination turque comme dig­ues de décorer la maison de Dieu, serait difficile ä expliquer daus ses motifs psy­ehologiques. Cependant, il est encore moins compréhensible que pendant plusieurs dé­cades aprés l'expulsion des Turcs, on esti­mait encore leurs broderies tant qu'on les offrait ä des églises comme cadeaux préci­eux. La seule explication de ce phénoméne consiste dans le fait que les relations cultu­relles turco-hongroises survécurent pour beaucoup ä la dominalion turque, non seu­lement dans le domaine économique mais aussi dans le plan spirituel, et que l'influ­ence du goűt turc domina encore longtemps dans les arls. Menlionnons encore, comme exemple caractérislique, que dans un inven­taire de donation de 1703 au temple uni­laire de Kolozsvár on Irouve «deux nap­perons turcs ornés d'or» qui sont «brodés de soie cramoisie, bleue et verte». 18 8 Sur l'in­ventaire de la meine église dressé en 1701 il figure «un petit napperon d'or, orné á la turque» 18 9 Comme celui-ci ne figure pas encore sur l'inventaire de 1675, il est évi­dent que l'église entra en sa possession ä une date ultérieure. D'autant que la nappe du temple calviniste de Dányán, présentant une inscription turque (fig. 11 et 11/a) a été Offerte a cette église, suivant rinscriplion brodée, seulement en 1704 et une de ses couverlures, conservée acluellement parmi les broderies turques du Musée des Arts Décoratifs de Budapest, mais considérée en­core tout derniérement comme d'origine hongroise, porté la date de 1728. (fig. 38) 190 Par un heureux hasard, il subsiste une nap­pe turque dont 1 inscription hongroise jette une lumiére intéressante non seulement sur l origine de cette couverture, mais aussi sur la maniére de voir du donateur, — qui, sans doule, était caractérislique en dehors de son propre lemps, de cette époque plus re­culée qui forme Fob jet de nos études. C'est un bon exemple pour montrer de quelle maniére, avec quels motifs cerlaines bro­deries passérent en possession ecclésias­lique. Ce napperon forme encore au­jourd'hui la propriélé du temple calviniste de Székelyvaja. Parmi les ornements im­primés, de style turc, linscription suivante a été brodée de fii d'or: 19 1 egyházközségünk régibb klenódiumairól. (Données re'a'ives aux trésors !es plus aucens tie no're conimu­nauté religieuse unitaire de Kolozsvár.) Keresztény Magvelő, Année XLIX. p. 40. 48 9 Ibid. p. 38. 19 0 Cette derniére passa au Musée d'un teinple proteslanl de la Haute Hongrie. 19 1 Nous sommes redevables de cetle informa­tion ä M. L. Debreczeni.

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